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Louange sincère

(14e dimanche ordinaire : Zacharie 9, 9-10 ; Romains 8, 9-13 ; Matthieu 11, 25-30)

Matthieu, Marc et Luc rapportent—deux fois chacun—que Jésus exige de ses disciples que nous devons prendre notre croix pour le suivre. Nous avons entendu l'un de ces discours dans l'Évangile de la semaine dernière.

Seul Matthieu rapporte l'invitation que nous recevons aujourd'hui : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos... Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger ».

Nous préférons ce passage, naturellement, ne serait-ce que parce qu'il nous fait penser aux paroles de Marie à Mélanie et Maximin. Mais les deux textes ne se contredisent pas. Si nous suivons le Seigneur de tout notre cœur, nulle croix ne semblera trop lourde ou trop amère, même s’il s’agit de notre nature déchue et désordonnée.

Le début de l'Évangile d'aujourd'hui nous donne le contexte de l'invitation citée plus haut. Jésus dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

Le Père, par l’entremise de Jésus, invite les humbles à rentrer en communion avec lui.

Remarquez comment Jésus débute : « Je proclame ta louange ». Il y beaucoup de louanges aujourd'hui, surtout dans la première lecture et le psaume : exulter, pousser des cris de joie, exalter, bénir, louer le nom de Dieu—ainsi que des raisons : Vient le Roi de la paix ; « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres ».

La Belle Dame de la Salette, en priant sans cesse pour son peuple, demande à son Fils de nous montrer de la compassion et, en venant à nous, elle nous demande de lui remettre notre vie, avec tous nos fardeaux, et de l’honorer.

Saint Paul nous rappelle que nous sommes « sous l’emprise de l’Esprit ». C'est pourquoi nous pouvons vivre dans l'espoir sûr et solide d'être entendus par le Seigneur. C'est aussi l'Esprit qui nous pousse, nous que Jésus nomme « les tout-petits », à rendre une louange vraiment acceptable pour Dieu, alors que nous reconnaissons les bienfaits, grands et petits, qu'il nous prodige.

La louange dépasse les simples paroles. L'émerveillement et la gratitude qui l'inspirent nous conduiront à rechercher la volonté de Dieu à notre égard, et à la poursuivre de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Fils de lumière

(13e dimanche ordinaire : 2 Rois 4, 8-16 ; Romains 6, 3-11 ; Matthieu 10, 37-42)

Jésus pensait-il à l'histoire d'Elisée et de la femme de Sunam lorsqu'il a dit : « Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète » ?

Il fait lui-même plusieurs promesses dans l'Évangile d'aujourd'hui, et il renforce la dernière par ces mots : « Amen, je vous le dis ». Dans le Nouveau Testament, cette expression apparaît presque quatre-vingts fois, toujours sur les lèvres de Jésus.

Le psalmiste aussi fait une promesse : « Ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge ». Pouvons-nous en affirmer autant ?

Une Belle Dame est venue à un endroit appelé la Salette parce que, en effet, la fidélité de Dieu n'était pas proclamée par son peuple. Au contraire, elle était largement oubliée. La Vierge la proclama par ses paroles, y inclus des avertissements et des promesses, et plus efficacement par le crucifix qu'elle portait.

Vous avez souvent entendu dire que le crucifix lumineux semblait être la source de la lumière au milieu de laquelle Marie est apparue et qui entourait les enfants qui se tenaient près d'elle. C'est comme si elle venait « annoncer les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (Acclamation de l'Évangile).

Le célèbre spécialiste de la Salette, le P. Jean Stern, m.s., écrit : « Tout ce que cette Dame est, y compris sa compassion, sa bonté et sa puissance, lui vient d’ailleurs, de son Fils, de ce crucifié qui est vraiment son Fils, mais qui est d’abord Dieu né du vrai Dieu ».

Jésus est la source de lumière. Marie nous attire vers lui. Comme st Paul, elle ne veut pas que nous ignorions la parenté que nous avons avec le Christ Jésus à la suite de notre baptême.

Marchant « à la lumière de sa face », nous recevons l’intelligence qui nous permet d’interpréter notre époque, et le don de compréhension et de sagesse, afin d’agir correctement, ce qui pourrait nous être ‘accordé’ comme justice (voir Romains 4, 22).

Ou, pour reprendre les mots de la première oraison d'aujourd'hui : « Tu as voulu, Seigneur, qu'en recevant ta grâce nous devenions des fils de lumière ; ne permets pas que l'erreur nous plonge dans la nuit, mais accorde-nous d'être toujours rayonnants de ta vérité ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Jamais plus ennemis

(12e dimanche ordinaire : Jérémie 20, 10-13 ; Romains 5, 12-15 ; Matthieu 10, 26-33)

Avez-vous des ennemis ? Nous connaissons tous des personnes qui ne nous aiment pas, qui gardent peut-être un ressentiment contre nous. Mais les ennemis cherchent à nous causer du mal et se réjouissent de nos faillites. Il serait facile de leur souhaiter le même sort, comme le fait Jérémie.

Il prie : « Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c'est à toi que j’ai remis ma cause ». Sa prière vise sa justification, mais aussi le châtiment de ses ennemis.

Le psaume responsorial d'aujourd'hui se compose de huit versets choisis dans le Psaume 68. Si vous lisez les trente-sept versets, vous y trouverez une série de malédictions. En voici une seule : « Que leurs yeux aveuglés ne voient plus, qu'à tout instant les reins leur manquent ! »

En tant qu'humains, nous pouvons comprendre une telle réaction de la part des victimes de l'injustice. En tant que chrétiens, cependant, nous ne devons pas oublier le commandement de Jésus : « Aimez vos ennemis ». Dans l’Evangile d’aujourd’hui, s’adoucissant au sujet des persécutions à venir, il nous encourage gentiment : « Vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux ». Confiance, non la vengeance.

En tant que membres de la famille mondiale salettine, nous essayons de vivre selon ces principes, spécialement en ce qui concerne la réconciliation. Combattre les maux contemporains signifie chercher des façons de mettre fin à l’hostilité partout où elle existe.

Cependant, la fin des hostilités ne suffit pas. La réconciliation cherche la guérison. Notre prière devrait être pour que « les ennemis enfin se parlent, les adversaires se tendent la main, des peuples qui s’opposaient acceptent de faire ensemble une partie du chemin » (Deuxième prière eucharistique pour la réconciliation).

Le texte de Saint-Paul d’aujourd’hui le dit avec force : « Mais il n'en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ ».

Il se réfère à ce qu'il appelle, plus haut dans ce chapitre, « la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ».

Cela fut le but de l'Apparition de Marie à la Salette. La transformation apportée par la réconciliation dépasse infiniment l'offense qui a nécessité la réconciliation.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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