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Foi vive

(27e dimanche ordinaire : Habacuc 1, 2-3 et 2, 2-4 ; 2 Timothée 1, 6-16 ; Luc 17, 5-10)

Il n’y a que trois chapitres dans le livre de Habacuc. Le premier chapitre commence avec une plainte : « Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? » Le dernier se termine par une expression de foi inébranlable. Faisant face à tous les désastres imaginables, le prophète s’exclame : « Et moi, je bondis de joie dans le Seigneur, j’exulte en Dieu, mon Sauveur ! Le Seigneur mon Dieu est ma force. » 

Quand les Apôtres ont demandé à Jésus, « Augmente en nous la foi ! » il leur assura que la foi petite comme une graine de moutarde suffirait pour accomplir des miracles. Mais la foi des chrétiens auxquelles Marie s’adressait à la Salette n’était pas seulement petite ; elle était sans vitalité, incapable de germiner ou donner de fruit.

St Paul a recours à un symbole différent dans sa lettre à Timothée : « Ravive le don gratuit de Dieu. » En d’autres mots, ne le laisse pas disparaître. Il continue : « Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. »

La foi est, en effet, un riche dépôt, un don magnifique, mais elle nécessite d’être nourrie et renouvelée régulièrement, par moyen de la prière et des sacrements. Mais tout d’abord, il faut l’accepter.

Il y a un dicton : Qui rejette le don rejette celui qui le donne. Le message de la Salette en dit autant. Abuser du nom du Seigneur, se moquer de la religion, etc.—ce sont la des formes de rejet.

La deuxième moitié de l’évangile d’aujourd’hui ne semble pas coïncider avec le discours au sujet de la foi. Il y a, pourtant, une certaine logique.  En termes simples, si la foi est un don, nous ne pouvons pas nous en attribuer le mérite.

C’est seulement par la grâce de Dieu qui agit en nous que, en tant que croyants, nous pouvons accomplir le bien et supporter le mal. Jamais nous ne pourrons nous vanter devant Dieu : « Vois ce que j’ai fait pour toi ! » C’est en ce sens que nous sommes de simples serviteurs qui n’avons fait que notre devoir, malgré nos meilleurs efforts. Plusieurs saints se sont considérés parmi les pires des pécheurs, et s’émerveillaient de la miséricorde dont le Seigneur faisait preuve envers eux, y compris le don des larmes.

Nous avons reçu le don des larmes d’une autre, celles de notre Mère, arrosant la semence de la foi de son peuple, pour la lui faire augmenter.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Sortir de sa ‘zone de confort’

(26e dimanche ordinaire : Amos 8, 4-7 ; 1 Timothée 2, 1-8 ; Luc 16, 1-13)

L’expression ‘zone de confort’ est devenue commune depuis plusieurs années. On se trouve avec certaines idées, ou un mode de vie considéré comme acquis, que l’on ne veut pas mettre en question.

L’homme riche de la parabole d’aujourd’hui, comme les personnes riches décrites par le prophète Amos, sont si confortables dans leurs richesses et leur luxe, qu’ils ne se soucient point de la misère à leur porte, même à supposer qu’ils s’en rendent compte. Ils sont en sécurité, complaisants.

Mais non seulement les riches peuvent devenir complaisants. N’importe qui peut devenir suffisant en quelque aspect de la vie, prêt à ignorer le reste du monde.

St Paul dit à Timothée de mener le bon combat de la foi et de « garder le commandement du Seigneur, en demeurant sans tache, irréprochable. » Amos et Jésus tous les deux emploient des images qui ont pour but de faire sortir leurs auditeurs de leur complaisance.

Marie à la Salette suit la même tradition. Son peuple se trouvait enfoncé dans une zone de confort, où leur foi plus ou moins générique ne les touchait pas, un rationalisme qui tenait comme acquis que la religion était pour les moins éclairés.

Cette attitude se reflète dans la première réaction de la presse séculière devant l’Apparition, publiée à Lyon le 26 novembre 1846, à peine dix semaines après l’événement : « Nous voilà décidément revenus aux histoires des apparitions et des prophéties. » L’article présente ensuite un récit complètement trivialise de l’Apparition et du message.

Même des croyants devenir complaisants, observant fidèlement les pratiques religieuses mentionnées spécifiquement par la Belle Dame, mais sans comprendre qu’elles doivent nous mener à une conscience plus profonde, à voir le monde autour de nous comme elle le voir, et à y répondre comme elle.

Notre Dame de la Salette parle du minimum quotidien, hebdomadaire et annuel pour une vie catholique, sans lequel notre foi ne peut pas augmenter : la prière, l’Eucharistie, le Carême.

Cependant, elle ne suggère aucunement que nous nous contentions, avec complaisance, du minimum !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Rachetés

(25dimanche ordinaire : Amos 8, 4-7 ; 1 Timothée 2, 1-8 ; Luc 16, 1-13)

Le gérant malhonnête de la parabole d’aujourd’hui, était un homme adroit. En danger de tout perdre, il compliqua ses crimes et s’arrangea énergiquement à s’assurer un avenir. Même le maître dont il dilapidait les biens fit son éloge. 

Le gérant détourna les biens de son maître pour se sauver. Jésus en tire pour ses disciples une conclusion curieuse : « Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. »

Tandis que la première lecture et l’évangile se concentrent sure l’argent, st Paul écrit : « Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. » C’est là que se rencontrent toutes les lectures.

Une rançon c’est le prix payé pour obtenir la liberté des prisonniers. Dans notre situation, cependant, il n’y a pas de versement d’argent. Dans 1 Pierre 1, 18-19, nous lisons : « Ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ; mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ. »

Deux fois dans le texte de l’évangile, l’argent est décrit comme malhonnête, et Jésus dit avec emphase que nous ne pouvons pas servir à la fois l’argent et Dieu.

A la Salette, Marie n’a pas mentionné l’argent, mais elle a beaucoup parlé de l’économie locale, qui était, tout naturellement, un souci constant pour les gens de la région ; en 1846, l’économie devenait rapidement une obsession. Si les récoltes continuaient à être mauvaises, le désastre était inévitable.

La Belle Dame a reconnu cette réalité. Se référant aux pommes de terre, elle a dit : « Cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus. » 

Cependant, en plus de sympathiser avec la détresse de son peuple, elle voulait lui enseigner quelque chose. Ne pouvant pas servir deux maitres, ils avaient mal choisi. Le désir de la prospérité pour elle-même les avait laissés, littéralement, sur leur faim. Marie parle clairement : l’abondance est possible, « s’ils se convertissent. »

En d’autres mots, nous devons reconnaître que nous avons été rachetés, et à quel prix ! Cela nous démontre combien nous sommes précieux aux yeux de Dieu.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Perdus. Trouvés. Joyeux.

(24dimanche ordinaire : Exode 32, 7-14 ; 1 Timothée 1, 12-17 ; Luc 15, 1-32)

Aujourd’hui l’Eglise nous présente en entier le quinzième chapitre de l’Evangile de Luc. Il contient trois paraboles où il s’agit de retrouver ce qui était perdu, en réponse à la critique des pharisiens et des scribes : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Dans chaque cas on trouve le même thème : « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit. »

Le péché est évident dans les autres lectures aussi. La colère de Dieu s’enflamma quand il a vu son peuple adorer le veau en métal fondu. Moïse lui rappela la promesse faite à Abraham, à Isaac et à Jacob, et « le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple. »

Le psaume 105, 23 résume cet épisode de cette façon : « Dieu a décidé de les détruire. C'est alors que Moïse, son élu, surgit sur la brèche, devant lui, pour empêcher que sa fureur les extermine. » C’est ainsi que les paroles de la Vierge de la Salette, au sujet du bras de son Fils, ont été comprises dès le début, bien qu’aujourd’hui d’autres interprétations plus nuancées se proposent aussi bien.

St. Paul est très conscient de ses anciens péchés comme persécuteur, et de la miséricorde que Dieu lui a montrée. La transformation fut remarquable, et Paul est désireux d’annoncer à tous que « le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. » Cela signifie que ceux qui reconnaissent qu’ils sont pécheurs peuvent être confiants de recevoir la miséricorde. La Belle Dame rappelle les péchés de son peuple, précisément en vue de lui offrir l’espoir du pardon.

Dans les deux premières paraboles, le concept du péché ne peut s’appliquer directement à la brebis ni à la pièce d’argent ; mais Jésus établit une équivalence entre être pécheur et être perdu.

La troisième, d’autre part, peut-être la plus aimée de toutes les paraboles, décrit en détail le péché du jeune fils, et le désespoir o il se trouve. Une autre différence importante : le père ne cherche pas son fils, mais dans sa miséricorde il veille et il attend.

Notre Dame de la Salette ne pouvait plus attendre. Son message montre de l’urgence. Elle est venue retrouver ses enfants perdus, pour qu’ils puissent à leur tour retrouver son Fils et être reçus dans la joie.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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