P. René Butler MS - 2e dimanche de l’Avent - La justice réconfortante

La justice réconfortante

(2e dimanche de l'Avent : Isaïe 40, 1-11 ; 2 Pierre 3, 8-14 ; Marc 1, 1-8)

Il y a quatre mois, nous avions le même Psaume responsorial (84) qu'aujourd'hui, et nous avons commenté les mots « justice et paix s'embrassent », en tant qu’opposés. Dans le contexte des lectures d'aujourd'hui, cependant, la perspective diffère.

Dans les langues modernes, la justice est un terme juridique. Dans les nouvelles, on parle de personnes ou de groupes qui réclament la justice. Mais dans la bible, elle est surtout théologique. Comme la paix, elle est un don de Dieu à son peuple fidèle.

Isaïe prononce des paroles merveilleuses de réconfort, prédisant la fin de l'exil par lequel Dieu avait puni l'iniquité de son peuple. Saint Pierre rappelle la promesse de Dieu : « un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice ». On pourrait traduire ce dernier mot par « droiture ». De toute façon, il s’agit de l'état de ceux qui agissent tel qu'ils le doivent.

En ce sens, Jean-Baptiste était juste, car il était fidèle à sa vocation. Marie aussi était juste quand, à l'annonciation, elle a reconnu et accepté son rôle de servante du Seigneur. Tous deux, dans leur humble service, étaient comme ils devaient l'être.

Lorsqu’on considère le message de Marie à la Salette, la tendance serait d’associer la justice au « bras de mon Fils ». Mais une fois que nous admettons notre état de pécheurs et que nous faisons la soumission qu'elle nous demande, nous pourrons entendre la parole réconfortante de sa tendresse.

Nous mentionnons souvent le crucifix qui se trouve sur la poitrine de la Vierge. Il en est de même aujourd’hui. Voyez comment il reflète les paroles d'Isaïe comme si elles s’adressaient à la Belle Dame : « Monte sur une haute montagne, élève la voix, ne crains pas. Dis : Voici votre Dieu ! »

Comme le dit Saint Pierre, « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion ».

Ce sont certainement des paroles réconfortantes. Ce qu'il ajoute un peu après est plus difficile : « Vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété ».

Que notre vie serait belle si, quelque indignes que nous soyons, nous pouvions toujours donner du réconfort, parler avec tendresse et proclamer le pardon du péché, avec bonté, vérité, justice et paix. Voilà encore une façon de faire passer le message de la Salette.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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