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L’Esprit généreux

(5e dimanche de Carême : Jérémie 31, 31-34 ; Hébreux 5, 7-9 ; Jean 12, 20-33)

Etes-vous surpris de lire dans la Lettre aux hébreux que Jésus, « bien qu’il soit le Fils, apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu la cause du salut éternel » ? N'a-t-il pas toujours été le Sauveur parfait et obéissant ?

Depuis le début du Carême, nous nous efforçons consciemment d’atteindre la perfection et la sainte obéissance, nommée aussi la soumission. Nous connaissons l’effort pour mettre de côté nos impulsions et nos obsessions, pour "tomber en terre et mourir", comme le dit Jésus dans l'Évangile d'aujourd'hui. Mais si nous considérons l’entreprise comme une tâche que nous devons accomplir personnellement, dans l’espoir que, arrivés à Pâques, nous pourrons dire, « Nous avons réussi », alors nous ne comprenons pas de quoi il s’agit.

Considérez les autres lectures, surtout le Psaume. « Pitié pour moi, mon Dieu... efface mon péché... Lave-moi de ma faute, purifie-moi de mon offense. Crée en moi un cœur pur... renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint... que l’esprit généreux me soutienne. » Notre rôle en tout cela consiste à nous humilier paisiblement devant le Dieu qui nous aime. C'est lui qui accomplit toute la tâche.

Ce n'est qu'après tout cela que le psalmiste prend la résolution : « Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés » —une pensée précieuse à tout cœur salettin. La célébration joyeuse, même si parfois difficile, du sacrement de la réconciliation, peut faciliter cet effort.

Dans les paroles de Jérémie, aussi, nous voyons que le tout dépend de Dieu. « Je conclurai une alliance nouvelle... Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur... Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés ». Le tout en vue d’un seul but : « Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ». La Belle Dame vient en vue de renouveler cet espoir en nous.

Juste avant la communion, l’une des prières proposées au prêtre se termine par les paroles : « fais que je demeure fidèle à tes commandements et que jamais je ne sois séparé de toi ».

Cela fait écho aux paroles de Jésus : « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur ». En portant l'image de son Fils parfait, obéissant et crucifié, Marie nous invite à nous tenir avec elle au pied de la croix.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
mercredi, 24 février 2021 09:00

Rosaire - mars 2021

Publié dans LAIQUE ASSOCIÉS (FR)

Monter à nouveau vers Jérusalem

(4e dimanche de Carême : 2 Chroniques 36, 14-23 ; Ephésiens 2, 4-10 ; Jean 3, 14-21)

Cyrus, roi de Perse, respectait les cultures et les religions des peuples de son empire. Mais il a dû recevoir une révélation de quelque sorte du Dieu d'Israël, car il a écrit : « Le Seigneur [il se sert du nom YHWH], le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ».

Il autorise les exilés juifs dispersés à travers son vaste royaume à retourner, c'est-à-dire à remonter à Jérusalem. Le psaume d'aujourd'hui reflète le temps de l'exil et démontre combien Jérusalem était précieuse pour le peuple de Dieu.

Monter à nouveau vers Jérusalem nous fournit une image bien appropriée du Carême. Vers indique un but. A nouveau signifie un retour, la conversion. Monter suggère de l’effort. Le Carême suppose tout cela.

Commençons par l’idée de l’effort. L'un des plus précieux dons reçus de Dieu est la liberté, que nous défendons à juste titre pour nous-mêmes et pour les autres. Mais st Paul nous rappelle aujourd'hui : « C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions ». Adapter notre volonté à la volonté divine exige un certain prix.

Le retour, dans le langage du Carême, c’est revenir à notre Sauveur. Un seul exemple tiré des Écritures servira : « J’efface tes révoltes comme des nuages, tes péchés comme des nuées. Reviens à moi, car je t’ai racheté » (Isaïe 44, 22).

Le but, enfin, n'est pas un endroit, ni un travail. Il s’agit d’un temps—longtemps passé ou récent—où nous reconnaissions le plus profondément la vérité énoncée dans l'Évangile d'aujourd'hui : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». En redécouvrant cela pour nous-mêmes, ne voudrions-nous pas que chacun de nos familiers le sache ?

Le message de la Salette contient tous ces éléments. Il y a des phrases difficiles à comprendre et à accepter. C'est un appel à retourner vers Dieu. Cela suppose un but général, et un autre plus spécifique.

En tant que salettins, ne trouverons-nous pas « la bonne œuvre que Dieu a préparée d’avance pour que nous la pratiquions » dans les paroles de Marie : « Faites-le passer à tout mon peuple » ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Le Seigneur notre Dieu

(3e dimanche de Carême : Exode 20, 1-17 ; 1 Corinthiens 1, 22-25 ; Jean 2, 13-25)

Vous souvenez-vous de la réponse de Dieu à Moïse qui lui demandait son nom ? Le Seigneur a répondu catégoriquement : « Je suis qui je suis », et il ordonna à Moïse de dire au peuple : « Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS ».

Aujourd'hui, nous lisons : « Je suis le Seigneur ton Dieu... Moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux ». Il est surprenant d'apprendre que dans le texte hébreu, le verbe "être" n'apparaît pas ici. Mais notre grammaire l'exige, donc le traducteur l’introduit dans le texte.

En théorie, vu l'absence du verbe, on pourrait traduire le texte par « était » ou « sera » ou bien d'autres variantes. L'important c’est de reconnaître le Seigneur comme celui qui est, qui était, qui sera, pourrait être, etc., qui EST, au sens le plus absolu, notre Dieu.

Le Seigneur est Dieu, tout court, mais aussi et, de notre point de vue, plus important encore, il est Dieu pour nous. « Je suis le Seigneur TON Dieu ». Notre foi se fonde solidement sur ce premier commandement. On ne doit servir aucun autre dieu, ni adorer des idoles. Voilà le fondement de tous les commandements.

Notre Dame de la Salette a parlé explicitement du deuxième et du troisième commandement. Il est cependant évident qu’un peuple qui viole ceux-là a rejeté le premier. Des idoles ont remplacé le Seigneur leur Dieu.

De ce point de vue, le Carême est un temps parfait pour réfléchir sur l'état de notre relation avec notre Dieu. Dans quelle mesure avons-nous été fidèles ? A quel point avons-nous créé d’idoles et fléchi le genou devant elles ?

Partageons-nous l'enthousiasme du Psaume d'aujourd'hui pour la loi, la charte, les préceptes, les décisions du Seigneur ? Sont-elles pour nous plus désirables que l’or, plus savoureuses que le miel ? Ou sont-elles plutôt scandale et folie, aussi difficiles pour nous à accepter que l'idée d'un Messie crucifié au temps de st Paul ?

Le psalmiste aimait la loi, non en tant que juriste, mais parce que c'était la loi DU SEIGNEUR, qu'il aimait de tout son cœur. De même, la Belle Dame nous rappelle aux commandements à cause de son amour, pour nous et pour son Fils.

Elle nous montre que si nous désirons un lien d'amour avec Dieu, et si nous nous inclinons (c.-à-d. nous nous soumettons) devant lui seul, alors le reste suivra.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
samedi, 13 février 2021 17:40

La Salette et l’écologie

La Salette et l’écologie

Février 2021

Marie – Reine de toute la création

Dans son encyclique Laudato Si’ le Pape François écrit : « Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme « enveloppée de soleil, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12,1). Élevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté. Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Lc 2,19.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés. »

La « Belle Dame », sur la montagne de La Salette, exprime le même souci quand elle pose des questions, parmi lesquelles certaines sont rhétoriques : « Depuis [combien de] temps je souffre pour vous autres ? » ; « Vous ne comprenez pas [le français] ? ». D’autres sont adressées aux enfants : « Vous ne comprenez pas [cela] ? » ; « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » ; « N’avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ? ». Et enfin, une question posée directement à Maximin : « Mais vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu [du blé gâté] ? ». Toutes ces questions sont posées par celle qui connaît très bien le destin de l’homme sur terre. Celle qui sait combien il est difficile de vivre réconcilié avec le monde touché par le péché de l’homme.

Nous ne savons pas avec certitude comment cela se fait, mais au Ciel, Marie prend soin de nous à l’exemple du Père Éternel – Saint et Parfait. On peut être heureux au Ciel de façon personnelle, mais il n’est pas possible de ne plus se préoccuper du destin de ceux qui sont encore sur terre. Le Dieu Incarné, sa Mère et les saints connaissent l’expérience de la vie sur terre et savent qu’il nous faut lutter constamment pour le salut éternel, en affrontant le mal.

Nous pouvons supposer également que la Vierge Marie intercède sans cesse pour nous devant le trône de Dieu, afin qu’Il ne cesse d’avoir pitié de nous. Elle demande continuellement à son Fils qu’Il dose le remède de la grâce, afin que nous ne tombions pas dans le désespoir et le découragement. Elle sait que son Fils ne veut punir personne, elle lui demande de nous traiter avec douceur, nous qui sommes si réticents à nous convertir, parce que nous n’avons pas conscience des biens que Jésus avait promis. Les apparitions de Marie sur terre nous montrent qu’elle prend un grand soin de tous ses enfants – frères et sœurs de son Fils Jésus. Elle vient – probablement après d’ardentes prières adressées à Dieu – afin de nous faire adhérer à Lui. Nous pouvons résumer l’attitude de Dieu dans une phrase de la parabole sur le riche et Lazare : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus » (Lc 16,31). Mais Marie fait figure d’exception : elle n’est pas morte, elle a été élevée au Ciel !

C’est peut-être pour cela qu’elle a le droit et la permission de Dieu de venir nous visiter et nous inviter à vivre avec persévérance le Royaume de Dieu déjà ici, sur terre, malgré le péché et le mal.

Karol Porczak MS

Publié dans MISSION (FR)
samedi, 13 février 2021 14:15

Méditation - Février 2021

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La Salette et l’écologie

Février 2021

Marie – Reine de toute la création

Dans son encyclique Laudato Si’ le Pape François écrit : « Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme « enveloppée de soleil, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12,1). Élevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté. Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Lc 2,19.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés. »

La « Belle Dame », sur la montagne de La Salette, exprime le même souci quand elle pose des questions, parmi lesquelles certaines sont rhétoriques : « Depuis [combien de] temps je souffre pour vous autres ? » ; « Vous ne comprenez pas [le français] ? ». D’autres sont adressées aux enfants : « Vous ne comprenez pas [cela] ? » ; « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » ; « N’avez-vous point vu de blé gâté, mes enfants ? ». Et enfin, une question posée directement à Maximin : « Mais vous, Maximin, mon enfant, vous devez bien en avoir vu [du blé gâté] ? ». Toutes ces questions sont posées par celle qui connaît très bien le destin de l’homme sur terre. Celle qui sait combien il est difficile de vivre réconcilié avec le monde touché par le péché de l’homme.

Nous ne savons pas avec certitude comment cela se fait, mais au Ciel, Marie prend soin de nous à l’exemple du Père Éternel – Saint et Parfait. On peut être heureux au Ciel de façon personnelle, mais il n’est pas possible de ne plus se préoccuper du destin de ceux qui sont encore sur terre. Le Dieu Incarné, sa Mère et les saints connaissent l’expérience de la vie sur terre et savent qu’il nous faut lutter constamment pour le salut éternel, en affrontant le mal.

Nous pouvons supposer également que la Vierge Marie intercède sans cesse pour nous devant le trône de Dieu, afin qu’Il ne cesse d’avoir pitié de nous. Elle demande continuellement à son Fils qu’Il dose le remède de la grâce, afin que nous ne tombions pas dans le désespoir et le découragement. Elle sait que son Fils ne veut punir personne, elle lui demande de nous traiter avec douceur, nous qui sommes si réticents à nous convertir, parce que nous n’avons pas conscience des biens que Jésus avait promis. Les apparitions de Marie sur terre nous montrent qu’elle prend un grand soin de tous ses enfants – frères et sœurs de son Fils Jésus. Elle vient – probablement après d’ardentes prières adressées à Dieu – afin de nous faire adhérer à Lui. Nous pouvons résumer l’attitude de Dieu dans une phrase de la parabole sur le riche et Lazare : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus » (Lc 16,31). Mais Marie fait figure d’exception : elle n’est pas morte, elle a été élevée au Ciel !

C’est peut-être pour cela qu’elle a le droit et la permission de Dieu de venir nous visiter et nous inviter à vivre avec persévérance le Royaume de Dieu déjà ici, sur terre, malgré le péché et le mal.

Karol Porczak MS

Publié dans INFO (FR)
samedi, 13 février 2021 13:11

Le septième jour – chemin vers la justice

Le septième jour – chemin vers la justice

Janvier 2021

Dimanche – un don pour toute l’humanité

Marie dit dans son Message : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder ».

Marie ne parle ni d’elle-même, ni en son propre nom ; elle le fait en participant à la mission de son Fils, Rédempteur du Monde. En tant que Servante du Seigneur, Marie emploie des mots qui expriment la volonté de Dieu qui veut voir les hommes prendre au sérieux leur devoir lié au culte et à l’adoration de son Nom. Quand elle parle de six jours, Marie nous rappelle notre mission de participer à l’action créatrice à travers notre travail. Elle nous rappelle que le septième jour appartient à Dieu. Ce septième jour rappelé par Marie n’est pas celui où les Juifs célèbrent le sabbat, comme cela est affirmé dans le Pentateuque, mais le dimanche, le jour où le Seigneur a voulu nous libérer du fardeau du travail, du cercle vicieux de la production et de la consommation, pour nous faire prendre conscience que nous sommes des personnes libres, dotées de liberté qui est un don de Dieu. Le septième jour devient jour de la justice. Souvenons-nous que le terme « justice » apparaît dans la Bible dans des contextes variés et avec des nuances qui, à chaque fois, peuvent indiquer une signification différente. Dans le Livre de la Genèse (Gn 15,6), nous trouvons le passage dans lequel on lit : « Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste ».

Ainsi, la « justice » est la parole qui, dans la prédication des prophètes, exprime de manière la plus significative l’attitude de l’homme appelé à la solidarité responsable et au partage fraternel avec ceux, qui, dans la société actuelle, sont marginalisés, avec les faibles, les prisonniers, les sans défense et les étrangers. Jésus déclare heureux ceux qui recherchent la justice : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice » (Mt 5,6). L’homme devient juste quand il se rend disponible à Dieu en écoutant sa parole et en la gardant dans son cœur, comme l’ont fait d’abord les prophètes, puis Marie et Joseph, son très chaste époux, qui, dans l’Évangile de Saint Mattieu, est appelé « un homme juste » (Mt 1,19).

Faisant référence au septième jour, Marie nous rappelle que nous sommes « ses enfants en Christ » ; elle nous révèle l’union intime entre la Mère et le Fils, la participation de la Mère dans le règne du Fils ; elle nous montre que c’est le jour de notre justice devant Dieu parce que nous nous réunissons afin d’écouter la parole et rompre le pain (Ac 20,7–12). Aujourd’hui plus que jamais, Marie nous demande de nous soumettre à nouveau à son Fils. Ne pas nous soumettre au Christ, « c’est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils », nous dit notre Mère en pleurant.

La création : un don pour travailler, contempler et se réjouir

Quand Dieu a créé le monde, durant les trois premiers jours Il a appelé à l’existence des environnements cosmiques et terrestres. Puis, durant trois jours suivants, Il les a ornés, en terminant, le sixième jour, par la création de l’homme : homme et femme. Le septième jour, Il s’est reposé. Cependant, ce n’était pas le repos d’un Dieu fatigué par son œuvre, mais le repos de Dieu qui voulait se réjouir des merveilles qu’Il venait de créer. Nous pouvons attribuer à la création toutes les qualités transcendantes identifiées par Saint Thomas (la beauté, la bonté et la vérité) : l’Univers et la Terre sont beaux, bons, vrais au plus haut point, et parfaitement harmonieux.

Et si les jours de la création expriment des étapes temporelles, pas nécessairement de 24 heures, alors le dernier jour – la septième étape – peut durer jusqu’à la fin du monde. Car il y a tant à admirer !

Dans ce contexte, apparaît dans le Message la parole de la « Belle Dame » : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder ». Si nous interprétons ce reproche de Marie dans le contexte du repos compris comme admiration, alors il sera juste de rappeler ici ce chant – « Magnificat » – dans lequel Elle a loué les grandes œuvres que Dieu a accomplies dans sa vie : « Mon âme exalte le Seigneur, car le Puissant fit pour moi des merveilles ».

Il serait très injuste si nous considérions ce jour uniquement à travers l’obligation de participer à la Messe dominicale. Nous oublierions ainsi que c’est le jour d’une joie reconnaissante, partagée avec Dieu dans l’admiration de la semaine écoulée, de l’existence du monde créé par Dieu et de notre participation dans le temps présent. En vertu de la grâce de Dieu nous pouvons rejeter la funeste impression que notre vie est brutale et pénible à cause de nos péchés ; nous pouvons également contempler et admirer la beauté, la bonté et la vérité dont nous avons vécu l’expérience ces six derniers jours.

Dieu continue de faire des « merveilles » dans la vie quotidienne de chacun de nous. Si nous ne nous rendons pas compte de cet aspect de notre vie sur terre, nous ne connaitrons pas le vrai motif de notre participation à la Messe dominicale.

Marie, qui s’est rendue chez Élisabeth afin de partager sa joie de la conception du Fils de Dieu, veut partager cette même joie avec chacun de nous. Elle veut nous aider à chanter avec joie, en enfants de Dieu, conscients de la vérité, de la bonté et de la beauté qui proviennent de Dieu.

Commençons donc à nous reposer dans l’admiration du Dieu miséricordieux, qui ne se décourage pas par le fait que nous ne savons toujours pas quelle attitude adopter le dimanche. Suivons l’exemple de Marie et avec elle, pendant chaque Eucharistie dominicale, rendons hommage à Dieu, l’hommage qui lui est dû justement.

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS

 

Publié dans MISSION (FR)
samedi, 13 février 2021 10:08

Méditation - Janvier 2021

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Le septième jour – chemin vers la justice

Janvier 2021

Dimanche – un don pour toute l’humanité

Marie dit dans son Message : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder ».

Marie ne parle ni d’elle-même, ni en son propre nom ; elle le fait en participant à la mission de son Fils, Rédempteur du Monde. En tant que Servante du Seigneur, Marie emploie des mots qui expriment la volonté de Dieu qui veut voir les hommes prendre au sérieux leur devoir lié au culte et à l’adoration de son Nom. Quand elle parle de six jours, Marie nous rappelle notre mission de participer à l’action créatrice à travers notre travail. Elle nous rappelle que le septième jour appartient à Dieu. Ce septième jour rappelé par Marie n’est pas celui où les Juifs célèbrent le sabbat, comme cela est affirmé dans le Pentateuque, mais le dimanche, le jour où le Seigneur a voulu nous libérer du fardeau du travail, du cercle vicieux de la production et de la consommation, pour nous faire prendre conscience que nous sommes des personnes libres, dotées de liberté qui est un don de Dieu. Le septième jour devient jour de la justice. Souvenons-nous que le terme « justice » apparaît dans la Bible dans des contextes variés et avec des nuances qui, à chaque fois, peuvent indiquer une signification différente. Dans le Livre de la Genèse (Gn 15,6), nous trouvons le passage dans lequel on lit : « Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste ».

Ainsi, la « justice » est la parole qui, dans la prédication des prophètes, exprime de manière la plus significative l’attitude de l’homme appelé à la solidarité responsable et au partage fraternel avec ceux, qui, dans la société actuelle, sont marginalisés, avec les faibles, les prisonniers, les sans défense et les étrangers. Jésus déclare heureux ceux qui recherchent la justice : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice » (Mt 5,6). L’homme devient juste quand il se rend disponible à Dieu en écoutant sa parole et en la gardant dans son cœur, comme l’ont fait d’abord les prophètes, puis Marie et Joseph, son très chaste époux, qui, dans l’Évangile de Saint Mattieu, est appelé « un homme juste » (Mt 1,19).

Faisant référence au septième jour, Marie nous rappelle que nous sommes « ses enfants en Christ » ; elle nous révèle l’union intime entre la Mère et le Fils, la participation de la Mère dans le règne du Fils ; elle nous montre que c’est le jour de notre justice devant Dieu parce que nous nous réunissons afin d’écouter la parole et rompre le pain (Ac 20,7–12). Aujourd’hui plus que jamais, Marie nous demande de nous soumettre à nouveau à son Fils. Ne pas nous soumettre au Christ, « c’est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils », nous dit notre Mère en pleurant.

La création : un don pour travailler, contempler et se réjouir

Quand Dieu a créé le monde, durant les trois premiers jours Il a appelé à l’existence des environnements cosmiques et terrestres. Puis, durant trois jours suivants, Il les a ornés, en terminant, le sixième jour, par la création de l’homme : homme et femme. Le septième jour, Il s’est reposé. Cependant, ce n’était pas le repos d’un Dieu fatigué par son œuvre, mais le repos de Dieu qui voulait se réjouir des merveilles qu’Il venait de créer. Nous pouvons attribuer à la création toutes les qualités transcendantes identifiées par Saint Thomas (la beauté, la bonté et la vérité) : l’Univers et la Terre sont beaux, bons, vrais au plus haut point, et parfaitement harmonieux.

Et si les jours de la création expriment des étapes temporelles, pas nécessairement de 24 heures, alors le dernier jour – la septième étape – peut durer jusqu’à la fin du monde. Car il y a tant à admirer !

Dans ce contexte, apparaît dans le Message la parole de la « Belle Dame » : « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder ». Si nous interprétons ce reproche de Marie dans le contexte du repos compris comme admiration, alors il sera juste de rappeler ici ce chant – « Magnificat » – dans lequel Elle a loué les grandes œuvres que Dieu a accomplies dans sa vie : « Mon âme exalte le Seigneur, car le Puissant fit pour moi des merveilles ».

Il serait très injuste si nous considérions ce jour uniquement à travers l’obligation de participer à la Messe dominicale. Nous oublierions ainsi que c’est le jour d’une joie reconnaissante, partagée avec Dieu dans l’admiration de la semaine écoulée, de l’existence du monde créé par Dieu et de notre participation dans le temps présent. En vertu de la grâce de Dieu nous pouvons rejeter la funeste impression que notre vie est brutale et pénible à cause de nos péchés ; nous pouvons également contempler et admirer la beauté, la bonté et la vérité dont nous avons vécu l’expérience ces six derniers jours.

Dieu continue de faire des « merveilles » dans la vie quotidienne de chacun de nous. Si nous ne nous rendons pas compte de cet aspect de notre vie sur terre, nous ne connaitrons pas le vrai motif de notre participation à la Messe dominicale.

Marie, qui s’est rendue chez Élisabeth afin de partager sa joie de la conception du Fils de Dieu, veut partager cette même joie avec chacun de nous. Elle veut nous aider à chanter avec joie, en enfants de Dieu, conscients de la vérité, de la bonté et de la beauté qui proviennent de Dieu.

Commençons donc à nous reposer dans l’admiration du Dieu miséricordieux, qui ne se décourage pas par le fait que nous ne savons toujours pas quelle attitude adopter le dimanche. Suivons l’exemple de Marie et avec elle, pendant chaque Eucharistie dominicale, rendons hommage à Dieu, l’hommage qui lui est dû justement.

Eusébio Kangupe MS

Karol Porczak MS

 

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De quoi s’agit-il

(2e dimanche de Carême : Genèse 22, 1-18 ; Romains 8, 31-34 ; Marc 9, 2-10)

Le responsorial, aujourd’hui, est tiré du psaume 115. Il s’agit d’une prière d’action de grâce après une crise. Comme il arrive souvent dans les psaumes, nous entrevoyons notre propre expérience. Qui parmi nous n’a jamais dit, « J’ai beaucoup souffert » ?

Ce ne sont pas seulement les péchés de son peuple qui ont décidé la Vierge à venir à la Salette. Elle ressentait aussi bien leurs afflictions : récoltes gâtées, famine, la mort des enfants. Elle rassura son peuple de ses prières constantes à leur égard.

Lors de nos difficultés, Nous devons porter attention aux paroles de st Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Il nous rappelle, aussi, que le Christ Jésus est mort et ressuscité pour nous, et qu’il intercède pour nous.

La première lecture, d’autre part, est troublante. « Dieu mit Abraham à l’épreuve », lui disant d’offrir son fils bien-aimé en sacrifice ! On se demande naturellement pourquoi Dieu exigerait une telle chose. Mais à la fin de l’histoire, il dit par l’intermédiaire de son ange : « Je sais maintenant que tu crains Dieu’, et il renouvelle, avec insistance, la promesse de sa bénédiction.

Quel rapport a tout cela avec le récit de la Transfiguration dans l’Evangile ? La préface spéciale pour le deuxième dimanche de carême fait le lien. « Après avoir prédit sa mort à ses disciples, il les mena sur la montagne sainte ; ... il leur a manifesté sa splendeur ; Il nous révélait ainsi que sa passion le conduirait à la gloire de la résurrection. »

En effet, dans Matthieu, Marc et Luc, juste avant la Transfiguration, Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, prédit sa passion et puis ajoute : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

Comme la Passion du Christ, toute souffrance peut conduire à la gloire. Abraham a atteint son moment de gloire suprême en acceptant de sacrifier son fils si cela était la volonté de Dieu. Il devint un modèle pour nous tous. Mais, conscients de notre faiblesse, nous préférons ne pas être mis à l’épreuve.

Marie est venue dans la lumière pour nous rappeler que, même si nous avons tous parfois l’impression de vivre notre propre passion, notre foi peut demeurer forte, et ainsi nous pouvons devenir des témoins de la gloire de la résurrection, et nous récolterons la moisson des promesses de Dieu, ainsi que des promesses que la Belle Dame elle-même a faites à la Salette.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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