P. René Butler MS - 26e dimanche du Temps ordinaire - Un effort collectif

Un effort collectif

(26edimanche du Temps ordinaire : Nombres, 11, 25-29 ; Jaques 5, 1-6 ; Marc 9, 38-48)

Il y a deux formes de jalousie. Soit que nous sommes mécontents de ne pas avoir ce qu’un autre possède, soit que nous protégeons ce que nous avons déjà. Ce dernier cas se voit dans la première lecture et dans l’Evangile.

Josué, jaloux pour Moïse, voulait empêcher Eldad et Médad de prophétiser. Jean cherchait à réserver à un groupe exclusif (dont il était membre) le pouvoir d’expulser les démons. Ni Moïse ni Jésus ne sont d’accord avec eux. L’un dit : « Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, » et l’autre : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

Il serait difficile d’imaginer deux auteurs du Nouveau Testament plus différents que Paul et Jacques. Paul pouvait se montrer sévère en châtiant les chrétiens errants, mais vous ne trouverez rien chez lui de si cinglant que le texte de la lettre de Jacques que la Liturgie nous présente aujourd’hui.

Est-ce que l’un est plus ‘pour le Christ’, ou plus inspiré que l’autre ? Nullement. On ne peut blâmer Dieu pour le choix qu’il fait dans la distribution de ses dons.

C’est le même cas à la Salette. Marie a choisi Mélanie et Maximin. Nous ne savons pas pourquoi. Elle a choisi un endroit alors et encore maintenant difficile d’accès. Elle a prononcé des paroles que personne n’aurait pensé attribuer à la Mère de Dieu. Le choix appartenait à elle seule.

Mais ce n’est pas tout. Les Missionnaires fondés pour répandre son message et servir ses pèlerins ont eu de la difficulté à trouver leur place dans l’Eglise. Ils n’ont pas été choisis, ni alors ni aujourd’hui, pour leurs propres perfections. On pourrait en dire de même des Sœurs de la Salette et des Laïcs salettins.

La prédication de l’Evangile est un effort collectif. Dans la première Lettre aux Corinthiens, Paul adopte l’analogie du corps pour parler de l’Eglise, où chaque membre a besoin des autres.

Un hymne polonais pour enfants dit : « Les grands, les petits, les gros, les minces—tous peuvent devenir des saints—comme moi, comme toi. » On pourrait augmenter la liste pour inclure tous les types de personnalité, de culture, d’éducation, ainsi de suite. Ensemble nous formons toute l’Eglise, et c’est ainsi que, en tant qu’Eglise, nous pouvons, de par la variété de nos membres, dans le Christ, être, sans jalousie, tout à tous.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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