P. René Butler MS - 24e dimanche du Temps ordinaire - Prends ta croix

Prends ta croix

(24edimanche du Temps ordinaire : Isaïe 50, 5-9 ; Jacques 2, 14-18 ; Marc 8, 27-35)

Je me demande souvent comment la foule a compris la parole de Jésus, que ses disciples devaient ‘prendre leur croix.’ Ayant longtemps cherché cette expression en dehors de ses cinq usages dans les Evangiles, je dois conclure qu’elle n’existe pas ailleurs.

Les chrétiens comprennent ses paroles á la lumière du crucifiement du Christ. La souffrance fait partie de toute vie ; voilà notre partage de sa croix.

A la Salette Marie dit, « Depuis le temps que je souffre pour vous autres. » Dans le contexte de l’Apparition, cela signifie la peine qu’ille a prise pour nous protéger des conséquences du péché. Mais dans le Souvenez-vous à Notre Dame de la Salette, nous regardons plus loin : « Souvenez-vous des larmes que vous avez versées pour nous sur le Calvaire. »

Les souffrances de la sainte Vierge lui étaient uniques. On pourrait en dire de même pour chacun de nous. Jésus parle spécifiquement : chaque disciple doit prendre sa propre croix.

Nous en trouvons plusieurs exemples dans la vie des saints. Quelques-uns ont littéralement participé souffrances du Christ crucifié, par le moyen des plaies physiques dans leurs mains et pieds, ou autour de la tête. En plus de la douleur, ils ont parfois enduré l’humiliation de la part de ceux qui les traitaient d’imposture.

Certains furent ridiculisés, persécutés ou tués pour leur foi. D’autres sont passés par des périodes d’intense sécheresse spirituelle. Ou bien ils se sont privés même des plus simples plaisirs afin d’avoir part à la croix du Christ.

D’autres encore, comme Simon de Cyrène aidant Jésus à porter sa croix, se sont dévoués complètement au service des malades, des sans-abris, du frère ou de la sœur « qui n’a pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours, » comme nous lisons dans la lettre de Jacques.

Parfois la croix peut prendre la forme d’une autre personne. Je me souviens de ce que Dorothy Day a écrit en décrivant un pensionnaire ennuyeux de la résidence Catholic Worker : « Il est notre croix, envoyée spécialement par Dieu, et alors nous le chérissons. »

Ce que Jésus di concernant notre crois nous est tellement familier que nous risquons d’oublier que c’est une ‘parole rude.’ La Belle Dame, portant le crucifix sur sa poitrine—sur son cœur—nous invite à accepter avec amour l’unique croix que nous sommes appelés à prendre en tant que disciples de son Fils.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Print Friendly, PDF & Email
Aller au haut