Filtrer les éléments par date : jeudi, 08 février 2018

En paix avec Dieu
Genèse 9,8-15 ; 1 Pierre 3,18-22 ; Marc 1.12-15)
Le mot "arc" apparaît 77 fois dans le texte hébreu de l'Ancien Testament. Il fait toujours référence à une arme de guerre, même dans la première lecture d'aujourd'hui. Mais Dieu dit qu'il placera son arc dans les nuages comme un rappel de l'alliance entre lui et l'humanité, une alliance de paix.
Après le déluge, Dieu avait pris une résolution : « Je ne frapperai plus jamais tous les êtres de la terre comme je l'ai fait. » Il renonça dès ce moment la violence avec laquelle il avait éliminé toutes les personnes de la terre sauf huit.
Ceci explique pourquoi ce passage de la Genèse est la première lecture à la messe pour la fête de Notre-Dame de la Salette. On pourrait même se demander si Mgr de Bruillard avait ce même texte en tête lorsqu'il écrivait à propos des Missionnaires de Notre-Dame de La Salette : « Leur institution et leur existence seront, comme le Sanctuaire lui-même, un monument éternel, un souvenir perpétuel de l’apparition miséricordieuse de Marie. »
Après l'histoire de Noé il y a plusieurs passages des Écritures, dans lesquels Dieu combat avec les armées de son peuple, et le Psaume 23 dit que Dieu est « le vaillant des combats », mais le Psaume 45 présente une image différente. Dieu « détruit la guerre jusqu'au bout du monde, il casse les arcs, brise les lances ... [en disant :] « Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu. »
« Arrêtez » peut être traduit de différentes manières : « Lâchez, soyez tranquilles, renoncez ». Ce n'est pas tant une invitation à la tranquillité qu'un appel à s'abstenir d'actes de guerre et de violence.
« Sachez que je suis Dieu » signifie reconnaître et surtout respecter Dieu. C'est un élément important dans le récit de la Belle Dame. Elle déplore à deux reprises l'abus du nom de son Fils et le manque de respect que signifie le manque de donner à Dieu le culte et l'honneur qui lui est dû.

Aujourd'hui, l'évangile de Marc ne donne aucun détail sur les tentations de Jésus dans le désert, mais nous les connaissons à travers Matthieu et Luc ; là, nous trouvons que Jésus tient à l'importance d'adorer Dieu seul.
Il y a toujours la tentation d'oublier qui est Dieu et qui nous sommes. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas importants. Au contraire, Dieu nous dit : « Moi, le Seigneur, je suis votre Dieu, ... vous êtes précieux à mes yeux » (Esaïe 43,3-4). Nous sommes censés être en paix avec Dieu. C'est le message au cœur du message de La Salette.
Traduction : Paul Dion

Publié dans MISSION (FR)

Toucher réconciliateur
(Sixième dimanche en temps ordinaire : Lévitique 13,1-2 et 44-46 ; 1 Corinthiens 10,31-11,1 ; Marc 1,40-45)
Saint Paul pourrait avoir l’air vaniteux quand il écrit : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ ». En effet, il était un disciple modèle et, comme lui, nous sommes appelés à imiter le Christ, à tout faire pour la gloire de Dieu.
Très récemment, j'ai rencontré une femme qui avait une sculpture en bois, un cadeau d'une sœur missionnaire. La petite statue fut sculptée par un lépreux, qui l'avait donné à la Sœur en reconnaissance de sa gratitude spéciale, parce qu'elle était la seule personne qui l'avait jamais touché. Elle était imitatrice du Christ tel que nous le voyons dans l’Évangile d'aujourd'hui.
En touchant le lépreux, Jésus produit plus que la guérison physique. Ceci était sûrement inattendu, peut-être même choquant, et, par conséquent, c’était un signe très puissant, un exemple à suivre. C'était un toucher de guérison et de réconciliation.
Normalement, nous considérons la réconciliation comme le rétablissement d'une relation entre des personnes séparées par une offense profonde. C'est, comme vous le savez, un mot clef dans le vocabulaire des Missionnaires, des Sœurs et des Laïcs salettins, qui désirent que tous soient réconciliés avec Dieu et pleinement incorporés dans le Corps mystique du Christ.
Comment cela s'applique-t-il à la lèpre ? En dehors de deux exemples clairs (Miriam dans Nombres 12, et Gehazi dans 2 Rois 5), il n'y avait aucune culpabilité associée à la maladie.
Il n'en reste pas moins que, selon la loi, comme nous lisons au Lévitique, que les lépreux vivaient dans un état d'aliénation. Impurs, ils ne pouvaient pas s'associer avec les autres, sains, et tous ceux qui prenaient contact avec eux devenaient, eux aussi, impurs, mais seulement pour une courte période. Ici, la situation se présente à l'envers. Par un contact le lépreux a été reconstitué à la santé et à une vie normale. Il pouvait à nouveau entrer dans le temple. Son aliénation était terminée. C'était un acte de réconciliation.
Dans les années 1960, les Missionnaires de Notre Dame de la Salette ont fondé une léproserie en Birmanie. Fr. William Doherty écrit : « Nous avons établi une léproserie pour les nombreuses personnes atteintes de cette terrible maladie—des gens jusque lors indésirables et sans attentions ». Cela correspondait parfaitement à notre mission de réconciliation. Ces personnes, malheureusement, ne pouvaient pas être restituées à leurs familles. Mais leur aliénation totale était terminée.
Non seulement le péché commis ou l'offense donnée, mais n'importe quelle forme d'aliénation, demande un toucher réconciliateur.
Traduction : Paul Dion

Publié dans MISSION (FR)
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