Filtrer les éléments par date : mardi, 13 février 2018

Le Fils
(Deuxième dimanche de Carême : Genèse 22,1-18 ; Romains 8,31-34 ; Marc 9,2-10)
À la fin de l'histoire dramatique de ce qui s'est passé sur une montagne au pays de Moriah, la vie d'Isaac est épargnée, un substitut est trouvé pour l'holocauste, et Abraham, qui était disposé à offrir son fils bien-aimé suite au commandement de Dieu, est récompensé pour sa foi inébranlable. À l'époque de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament, l'endroit où Abraham était allé sacrifier son fils continuait d'être vénéré. C'est là que le temple de Jérusalem fut construit.
Dans notre deuxième lecture, St. Paul fait allusion indirectement à une autre petite montagne à une courte distance de marche du Temple. Les évangélistes l'appellent Golgotha.
Et sur une montagne sans nom, quelque part en Galilée, Jésus apparut dans sa gloire, avec Moïse et Élie.
Ces différents éléments trouvent tous une résonance sur une autre montagne, dans les Alpes françaises, appelée La Salette.
En souvenir de la Passion de Jésus, la Belle Dame porte un grand crucifix sur sa poitrine. C'est le point le plus brillant de l'Apparition, la source de sa lumière. Le marteau et les tenailles, instruments de la Passion, y attirent l'attention de façon unique.
Nous rappelant l'alliance proclamée par Moïse, et nous appelant à l'engagement inébranlable d'Élie, elle parle à la manière des prophètes. (Il est intéressant de noter que dans 2 Pierre 1,18, la place de la Transfiguration est appelée ‘montagne sainte’. Nous utilisons la même expression quand nous parlons de La Salette.)
Enfin, comme Dieu à Abraham, Marie fait aussi une grande promesse d'espoir et de prospérité à ceux qui vivront par la foi.
Plus important que n'importe laquelle de ces similitudes, cependant, est le mot Fils. « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, et tu l’offriras en holocauste » ; « Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous » ; « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. »
Quand Notre-Dame de La Salette parle de son Fils, c'est pour reprocher à son peuple son ingratitude et son manque de respect pour son Nom. Nous ne devons jamais nous permettre d'oublier que son Fils est le Fils bien-aimé de Dieu, livré pour nous.
Comme il est au cœur de l'Écriture, il doit être au cœur de notre foi, de notre mode de vie. Le carême est un moment opportun pour nous demander si c'est vraiment le cas.
Traduction : Paul Dion

Publié dans MISSION (FR)

Que soit sanctifié…
(Troisième Dimanche du Carême : Exode 20,1-17 ; 1 Corinthiens 1,22-25 ; Jean 2,23-25)
Chaque fois que nous récitons la prière du Seigneur, nous disons : "Que ton nom soit sanctifié." Ceci est aussi signalé comme une préoccupation de Notre-Dame de La Salette, dans deux contextes distincts l'un de l'autre. D'abord, elle exprime sa tristesse par rapport à l'abus du nom de son fils. Plus tard, elle encourage les enfants à dire au moins un Notre Père et un Ave Maria dans leur prière du soir et du matin.
C'est aussi sa manière de nous rappeler le commandement : Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu.
Fait intéressant : la notion de sanctification se produit dans le commandement suivant : Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Notre-Dame nous rappelle également ce commandement. ‘Sanctifier’ et ‘saint’ sont ce que les linguistes appellent des mots apparentés. Comme ‘renforcer’ et ‘fort, l'un est un verbe et l'autre un adjectif pour exprimer la même idée.
Dans l’Évangile, Jésus était en colère que le Temple, la maison de son Père, soit transformé en marché. L'endroit même qui contenait le Saint des Saints n'était pas sanctifié. Les vendeurs d'animaux pour les sacrifices avaient oublié la parole de Dieu à Salomon : « Je consacre cette Maison que tu as construite pour y mettre mon nom à jamais. Et mes yeux et mon cœur y seront pour toujours » (1 Rois 9,3).
La lecture de saint Paul est tirée du premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens. Aux premiers versets, Paul s’adresse à « l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints ». Il énonce dès le début le thème de beaucoup de choses à suivre. Plus tard dans la même lettre il écrit : « le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ».
Sans utiliser ces mots, Marie a certainement cette même notion à l'esprit lorsqu'elle parle de ‘mon peuple’. Il n'y a aucun doute qu'elle veut dire le peuple racheté par son Fils, appelé à être « une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut » (1 Pierre 2,9).
Jésus nous a enseigné à prier : « Que ton nom soit sanctifié ». Nous nous engageons ainsi à le sanctifier nous-mêmes. Dans ce même esprit d'engagement, nous pourrions ajouter :
Que ton jour soit sanctifié !
Que ta maison soit sanctifiée !
Que ton peuple soit sanctifié !

Publié dans MISSION (FR)
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