P. René Butler MS - Baptême du Seigneur - La voix du Seigneur

La voix du Seigneur

(Baptême du Seigneur : Isaïe 42, 1-7 ; Actes 10, 34-38 ; Matthieu 3, 13-17)

Les chanteurs et les orateurs de renommé savent moduler leur voix. De cette façon ils peuvent communiquer les subtilités et les profondeurs, la variété infinie d’émotions des paroles qu’ils prononcent ou chantent. Dieu le sait.

Cela explique le grand nombre de livres dans la Bible. Variés et ‘modulés’, tous parlent avec la voix de Dieu qui, dans les lectures d’aujourd’hui, s’entend des cieux, d’un prophète et d’un apôtre. Le psalmiste l’entend dans le tonnerre, peut-être, et la décrit comme puissante et majestueuse.

Nous ne pouvons entendre la voix de Dieu de la même façon que nous entendons les personnes qui nous entourent. A la messe, nous comptons sur les lecteurs et les prêtres (ou les diacres) pour annoncer la parole avec éloquence mais simplement, la prononçant de telle façon que la parole puisse vivre, et ainsi toucher directement nos cœurs et nos esprits.

Les Saintes Ecritures n’hésitent pas de parler avec une voix féminine, notamment dans le Cantique des Cantiques, et dans les livres de Ruth, de Judith, et de la Sagesse. La Salette se situe bien dans cette tradition.

En écoutant les paroles de Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui, on pourrait se demander ce qu’il veut dire quand il dit à Jean, « Il convient que nous accomplissions ainsi toute justice ». Plusieurs biblistes, anciens et modernes, sont d’accord que cela signifie accomplir la volonté de Dieu.

On trouve ce même principe au cœur du message de Marie à la Salette. La volonté de Dieu à notre égard est toujours pour notre bien. Lui rendre grâces est, comme l’on dit avant le Préface de la messe, juste et bon. Mais cette justice s’étend au-delà de l’accomplissement des exigences légales.

Le concept biblique de justice se réfère à un état d’être ou tout est comme il se doit, ou chacun fait ce qui est juste et bon. Cela résulte en joie et paix pour tous.

Sans employer la parole, la Belle Dame décrivait l’injustice de son peuple. En négligeant les affaires de Dieu, il s’était placé dans une situation ou tout n’était pas comme il se doit, et il se trouvait ainsi loin de la joie et de la paix.

Comme Jésus, nous sommes appelés enfants bien-aimés de Dieu, en qui il trouve sa joie. La Vierge, en modulant sa voix à ce message, nous le communique à nouveau, de façon merveilleuse.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

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