Filtrer les éléments par date : samedi, 21 septembre 2019

Foi vive

(27e dimanche ordinaire : Habacuc 1, 2-3 et 2, 2-4 ; 2 Timothée 1, 6-16 ; Luc 17, 5-10)

Il n’y a que trois chapitres dans le livre de Habacuc. Le premier chapitre commence avec une plainte : « Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? » Le dernier se termine par une expression de foi inébranlable. Faisant face à tous les désastres imaginables, le prophète s’exclame : « Et moi, je bondis de joie dans le Seigneur, j’exulte en Dieu, mon Sauveur ! Le Seigneur mon Dieu est ma force. » 

Quand les Apôtres ont demandé à Jésus, « Augmente en nous la foi ! » il leur assura que la foi petite comme une graine de moutarde suffirait pour accomplir des miracles. Mais la foi des chrétiens auxquelles Marie s’adressait à la Salette n’était pas seulement petite ; elle était sans vitalité, incapable de germiner ou donner de fruit.

St Paul a recours à un symbole différent dans sa lettre à Timothée : « Ravive le don gratuit de Dieu. » En d’autres mots, ne le laisse pas disparaître. Il continue : « Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. »

La foi est, en effet, un riche dépôt, un don magnifique, mais elle nécessite d’être nourrie et renouvelée régulièrement, par moyen de la prière et des sacrements. Mais tout d’abord, il faut l’accepter.

Il y a un dicton : Qui rejette le don rejette celui qui le donne. Le message de la Salette en dit autant. Abuser du nom du Seigneur, se moquer de la religion, etc.—ce sont la des formes de rejet.

La deuxième moitié de l’évangile d’aujourd’hui ne semble pas coïncider avec le discours au sujet de la foi. Il y a, pourtant, une certaine logique.  En termes simples, si la foi est un don, nous ne pouvons pas nous en attribuer le mérite.

C’est seulement par la grâce de Dieu qui agit en nous que, en tant que croyants, nous pouvons accomplir le bien et supporter le mal. Jamais nous ne pourrons nous vanter devant Dieu : « Vois ce que j’ai fait pour toi ! » C’est en ce sens que nous sommes de simples serviteurs qui n’avons fait que notre devoir, malgré nos meilleurs efforts. Plusieurs saints se sont considérés parmi les pires des pécheurs, et s’émerveillaient de la miséricorde dont le Seigneur faisait preuve envers eux, y compris le don des larmes.

Nous avons reçu le don des larmes d’une autre, celles de notre Mère, arrosant la semence de la foi de son peuple, pour la lui faire augmenter.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Sortir de sa ‘zone de confort’

(26e dimanche ordinaire : Amos 8, 4-7 ; 1 Timothée 2, 1-8 ; Luc 16, 1-13)

L’expression ‘zone de confort’ est devenue commune depuis plusieurs années. On se trouve avec certaines idées, ou un mode de vie considéré comme acquis, que l’on ne veut pas mettre en question.

L’homme riche de la parabole d’aujourd’hui, comme les personnes riches décrites par le prophète Amos, sont si confortables dans leurs richesses et leur luxe, qu’ils ne se soucient point de la misère à leur porte, même à supposer qu’ils s’en rendent compte. Ils sont en sécurité, complaisants.

Mais non seulement les riches peuvent devenir complaisants. N’importe qui peut devenir suffisant en quelque aspect de la vie, prêt à ignorer le reste du monde.

St Paul dit à Timothée de mener le bon combat de la foi et de « garder le commandement du Seigneur, en demeurant sans tache, irréprochable. » Amos et Jésus tous les deux emploient des images qui ont pour but de faire sortir leurs auditeurs de leur complaisance.

Marie à la Salette suit la même tradition. Son peuple se trouvait enfoncé dans une zone de confort, où leur foi plus ou moins générique ne les touchait pas, un rationalisme qui tenait comme acquis que la religion était pour les moins éclairés.

Cette attitude se reflète dans la première réaction de la presse séculière devant l’Apparition, publiée à Lyon le 26 novembre 1846, à peine dix semaines après l’événement : « Nous voilà décidément revenus aux histoires des apparitions et des prophéties. » L’article présente ensuite un récit complètement trivialise de l’Apparition et du message.

Même des croyants devenir complaisants, observant fidèlement les pratiques religieuses mentionnées spécifiquement par la Belle Dame, mais sans comprendre qu’elles doivent nous mener à une conscience plus profonde, à voir le monde autour de nous comme elle le voir, et à y répondre comme elle.

Notre Dame de la Salette parle du minimum quotidien, hebdomadaire et annuel pour une vie catholique, sans lequel notre foi ne peut pas augmenter : la prière, l’Eucharistie, le Carême.

Cependant, elle ne suggère aucunement que nous nous contentions, avec complaisance, du minimum !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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