Filtrer les éléments par date : dimanche, 23 décembre 2018

Bien-aimé

(Baptême du Seigneur : Isaïe 40, 1-11 ; Tite 2, 11 à 3, 7 ; Luc 3, 15-22)

Le premier Concile écuménique, en 325 après J.-C., a déclaré expressément que Jésus était le Fils de Dieu, « Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. » Les Pères du Concile ont résumé de cette façon la doctrine qu’ils avaient reçue de leurs prédécesseurs, basée à son tour sur la prédication des Apôtres et sur la totalité du Nouveau Testament.

Ils ont réfléchi sur les textes que comme celui l’on trouve dans l’évangile d’aujourd’hui. La voix du ciel dit, « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Ce texte, comme plusieurs autres, indique la relation de Jésus avec Dieu en tant que Père.

La Mère de Jésus peut donc être appelé Mère de Dieu, selon un autre Concile tenu en 430 après J.‑C., « Mère de Dieu. »

A la Salette, la Vierge attire notre attention sur son Fils. Avant même de prononcer une seule parole, elle nous le montre par moyen du grand crucifix éblouissant qu’elle porte sur sa poitrine. Il vaut la peine de rappeler ici ce que Mélanie et Maximin on dit : que toute la lumière qui constituait l’Apparition semblait s’écouler de ce crucifix. (On pourrait presque dire, de cette façon, que la Belle Dame était, elle aussi, « lumière, née de la lumière. »)

Mais elle parle aussi de son Fils. « Je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils… ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. » Au total, ‘mon Fils’ se voit six fois dans son discours. Elle ne dit pas ‘bien-aimé,’ mais qui oserait en douter ?

‘Mon peuple’ revient trois fois. De nouveau elle ne dit pas ‘bien-aimé,’ mais qui oserait en douter ?

Une différence frappante entre la scène de l’évangile l’Apparition vient de ce que le Père « trouve sa joie » en son Fils bien-aimé, tandis que Marie nous que son divin Fils est loin de trouver sa joie dans son peuple. Elle a cité des exemples concrets des choses « qui appesantissent tant le bras de mon Fils, » et a décrit les conséquences passées et futures de cette conduite.

Mais en même temps elle a offert de simples moyens élémentaires pour remédier à la situation. Elle ne voulait pas nous priver d’espoir.

Elle savait bien que notre tendance à pécher n’empêche pas que nous soyons bien-aimés. Pourquoi, autrement, serait-elle venue ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Dévoiler l’évidence

(Fête de l’Epiphanie : Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12)

Il nous arrive, parfois, de ne pas noir ce qui est en pleine vue, ou de ne pas prendre compte de ce qu’on voit chaque jour. Il faut l’intervention d’une autre personne ou d’en événement quelconque pour nous faire voir. Il en est ainsi pour l’événement de la Salette, et la Belle Dame est une personne de la sorte.

C’est un peu comme les savants consultés par Hérode afin de savoir ou le Messie devait naître. Ils étaient experts. On aurait cru qu’ils le savaient déjà, mais il semble qu’ils aient trouvé assez rapidement les textes appropriés. Apparemment c’était loin de leur esprit de se poser la question. Seulement l’arrivée des mages la leur a suggérée. Alors seulement le voile fut retiré de la parole de Dieu, cachée dans Michée 5,1 et 2 Samuel 5,2.

La Mère de Dieu est venue à la Salette pour révéler, c.-à-d. pour ‘dé-voiler’ ce que son peuple aurait dû pouvoir reconnaître, à savoir la place de Dieu dans notre vie, la volonté de Dieu pour notre vie, le soin de Dieu pour notre vie—j’ose dire l’enjeu de Dieu dans notre vie.

L’Evangile d’aujourd’hui, ainsi que le texte de st Paul, nous montrent que Dieu répand le salut universellement, au-delà du Peuple choisi. La Salette nous montre que, ce faisant, Dieu n’oublie ni n’ignore la situation locale. Revoyez l’épisode du jeune Maximin qui va voir avec son papa le blé gâté à la terre du Coin, et qui partage du pain sur le chemin de retour, une scène de moindre signification mais pourtant rappelée par la Vierge.

J’aime dire que le souci de Notre Dame pour le blé, les pommes de terre et le pain nous montre que ce qui nous importe, importe aussi à Dieu. En même temps elle nous inviter à répondre de façon à montrer que ce qui importe à Dieu, nous importe aussi.

« Les nations marcheront vers ta lumière, » dit Isaïe a son peuple. Nous aussi, individuellement et collectivement, sommes le peuple de Dieu, et nous pouvons être une lumière, une étoile, si vous voulez, par laquelle d’autres peuvent voir le chemin pour trouver (ou retrouver) Dieu.

Ainsi la prophétie d’Isaïe, « Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera, » continue à se réaliser. Avec Marie, nous pouvons faire noter part pour dévoiler la présence bienveillante de Dieu, constante depuis toujours !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

La Famille salettine

(Fête de la Ste Famille : 1 Samuel 1, 20-28 ;1 Jean 3, 1-2,21-24 ; Luc 2, 41-52)

Anne avait conclu un marché avec le Seigneur. S’il lui donnait un fils, elle redonnerait son fils au Seigneur. C’est ce qu’elle a fait. Samuel serait ministre dans la maison du Seigneur. En devenant membre de la maison d’Eli, il entrait dans ce qu’on pourrait appeler la famille du Temple.

Dans la sainte Ecriture, maison et famille, et d’autres expressions semblables s’emploient et se traduisent de façon interchangeable. Aujourd’hui je voudrais réfléchir sur la Famille salettine.

Contrairement aux familles naturelles humaines, nous n’avons pas grandi ensemble. Au contraire, nous vivons en des mondes différents : pays, langue, culture. Plusieurs éléments nous distinguent. Mais ce qui nous unit, d’abord et surtout, c’est notre amour pour une Belle Dame. Nous prenons à cœur ses paroles, nous tentons d’en vivre, nous nous efforçons de les faire passer.

Puis il est question de la ‘culture salettine,’ filtrée par nos cultures locales. Pour beaucoup d’entre nous, cela se résume en la Réconciliation ; pour d’autres, ‘Celle qui pleure,’ ou l’invitation d’avancer, ou le défi de récompenser les peines qu’elle a prises pour nous.

De toutes parts les événements, politiques ou autres, suscitent des soucis que touchent le cœur salettin. Par exemple, lequel d’entre nous manquerait de prendre connaissance de la famine et de la mort des enfants, dont la Vierge a parlé et que l’on voit encore dans plusieurs régions du monde. De telles choses évoquent une réponse salettine, des larmes d’abord, peut-être, mais aussi un désir de prêter main forte à ceux qui souffrent.

Là nous pouvons citer las paroles de st Jean : « Voici le commandement de Dieu : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres. » Marie à la Salette nous guide vers un renouveau de la foi, qui, de sa part, surtout par les sacrements, nourrit notre amour pour le prochain.

A la fin de l’Evangile, Luc nous dit que Marie « gardait dans son cœur tous ces événements. » Sa venue à la Salette était, précisément, une affaire de cœur. Sans l’amour, sa présence et son message n’ont pas de sens.

Le jeune Jésus dit : « il me faut être chez mon Père. » Les membres de la Famille salettine qui montent à la Salette pour la première fois, on souvent l’expérience de se sentir comme chez soi. Pourquoi pas ? Après tout, ils sont chez leur Mère.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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