Filtrer les éléments par date : dimanche, 20 février 2022

Des chrétiens modèles ?

(2e dimanche de Carême : Genèse 15, 5-18 ; Philippiens 3, 17 – 4, 1 ; Luc 9, 28-36)

Qui parmi nous oserait se présenter comme modèle de foi et de vie chrétiennes ? C'est pourtant ce que fait Paul dans la seconde lecture. « Ensemble imitez-moi, et regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons ».

Paul ne se vante pas mas déclare simplement son dévouement au Christ et à l'Église. Il était profondément conscient d'avoir été choisi, privilégié.

Abram, dans la première lecture, et Pierre, Jacques et Jean, dans l'Évangile, furent choisis pour recevoir des grâces spéciales. Abram reçut la promesse de Dieu et l'alliance ; les disciples ont vu et entendu des choses merveilleuses.

D'autres auraient pu se demander : pourquoi ceux-là et pas moi ? Mais Abram et les disciples pouvaient légitimement demander : pourquoi moi et pas un autre ? Les Écritures ne fournissent pas de réponse.

A La Salette, pourquoi Maximin, pourquoi Mélanie, et non d’autres personnes plus aptes pour la tâche ? Et dans notre monde salettin, pourquoi toi, pourquoi nous ?

Ceux qui expérimentent vraiment la présence de Dieu sont transfigurés, parfois soudainement, mais le plus souvent graduellement. Nous voyons cela dans la vie de plusieurs saints. Peut-être l'avez-vous vu chez des gens que vous connaissez. N'avez-vous jamais pensé en leur présence : « Il est bon que nous soyons ici » ?

Comment sont-ils arrivés à ce point ? Très probablement, leur transfiguration s’est entremêlée à leur conversion, lorsqu’ils ont répondu au commandement du ciel, dont en entend l’écho à La Salette : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

Dieu fit sortir Abram pour lui montrer les étoiles. Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et gravit la montagne pour prier et révéler sa gloire avant d’accomplir son départ pour Jérusalem.

La Belle Dame, révélée dans la lumière, attire les gens d'abord à elle, mais finalement à Jésus. Elle veut transformer des pécheurs pitoyables en saints purifiés dans le sang de l'agneau.

Dans la situation d'Abram ou des trois disciples, quelles promesses pourrions-nous entendre, quelles merveilles verrions-nous ? Nous ne pouvons pas tous devenir des modèles à imiter, mais certains le pourraient peut-être. Pourquoi pas vous ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Un temps d’épreuve

(1er dimanche de Carême : Deutéronome 24, 4-10 ; Romains 10, 8-13 ; Luc 4, 1-13)

Nous voilà au Carême. Nos résolutions sont prises, peut-être d'assister à la messe tous les jours, ou de prier davantage. Nous nous sommes imposé certains sacrifices (jeûner de nos appareils électroniques, par exemple), peut-être en vue d’être plus présents aux autres. En vérité, nous nous soumettons à l'épreuve.

Par le fait même, nous nous exposons à la tentation. Nous pourrions commencer à nous demander si nous avons trop entrepris, ou être enclins à faire des exceptions, à relâcher notre discipline, ou à redéfinir la prière, le jeûne, l'aumône.

Le Carême et La Salette vont bien ensemble. Les deux nous appellent à la conversion et placent devant nos yeux le Christ crucifié—et n’oublions pas que la Belle Dame a spécifiquement mentionné le Carême dans son discours.

Dans les saintes Écritures, "tenter" et "éprouver" sont interchangeables. Ainsi, en tentant Jésus dans le désert, le diable le mettait à l'épreuve.

N’oubliez pas que les quarante jours de Jésus dans le désert se placent juste après son baptême. Il venait d'entendre la voix du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ». C'est pourquoi le diable introduit deux des tentations en disant, « Si tu es Fils de Dieu ». Il ne faut pas penser que Jésus n’était pas réellement tenté de le prouver.

De même, une expérience de conversion est typiquement suivie d'un temps d'épreuve. Plusieurs pèlerins de La Salette répondent à l'appel de Marie. Le défi pour eux vient quand ils descendent de la montagne pour retourner à leur vie quotidienne, surtout si ceux qui les entourent ne les encouragent pas.

Dans la première lecture un rite est décrit faisant penser aux quarante années que les Hébreux ont vécues, errant dans le désert après que Dieu les délivra de l'esclavage « à main forte et à bras étendu ». Ils avaient éprouvé le Seigneur maintes fois. Aujourd'hui, Dieu est toujours présent, attendant que nous croyions de tout notre cœur, que nous mettions notre foi et notre confiance en lui.

Chacun trouve sa propre façon d'observer le Carême, mais ce n'est pas chose purement personnelle. Nous aurons besoin de la prière, des sacrifices et du soutien des autres si nous voulons vraiment cheminer avec le Christ en cœur et en esprit. Encourageons-nous les uns les autres à prier davantage, à jeûner de même, à donner plus généreusement, tout en osant prier : « Ne nous soumets pas à la tentation ».

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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