Filtrer les éléments par date : samedi, 03 juillet 2021

Jésus et les besoins humains

(17e dimanche ordinaire : Jérémie 23, 1-6 ; Éphésiens 2, 13-18 ; Marc 6, 30-34)

Parmi les nombreuses formes de souffrance humaine se trouve celle qui est mentionnée dans l'Évangile de ce jour : l'insécurité alimentaire. Dans ce récit, le manque de nourriture n'était pas de longue durée. Jésus a répondu à un besoin immédiat en une occasion précise.

Mais, comme Jésus, nous pouvons aussi demander comment il serait possible de pourvoir aux besoins de tant de gens. Certains d'entre nous, comme Philippe et André, diraient que c'est impossible. Mais, nous dit l'évangéliste, Jésus « savait bien, lui, ce qu’il allait faire ».

Certains de nos lecteurs ont expérimenté l'insécurité alimentaire, peut-être combinée à l'anxiété liée au logement, au travail, etc. Beaucoup ne l'ont pas connue. Dans quelle circonstance voyons-nous la grâce de Dieu plus active ?

À la Salette, Marie a remarqué que les gens travaillaient le dimanche tout l'été. Mais, avec les pommes de terre, le blé, les raisins et même les noix qui étaient tous en danger de faillir, les cultivateurs, au désespoir, tâchaient de sauver le peu qu'ils pouvaient. Il est difficile de s'occuper d'affaires spirituelles quand les besoins matériels exigent toute notre attention.

D'autre part, si toute notre attention se porte sur ce que nous possédons et que nous sommes incapables de répondre aux besoins des autres, il est tout aussi difficile de vivre dans l'Esprit, de progresser, de travailler et d'apprendre en communauté. La compassion et l'empathie sont des dons. Les désirons-nous ?

Jésus a nourri la foule affamée parce qu'il a vu leur besoin, et il a vu leur besoin parce qu'il voulait le voir. Marie était consciente de l'insécurité alimentaire de son peuple, et elle a offert de l'espoir, « s'ils se convertissent ». La conversion, elle aussi, est un don. La désirons-nous ?

Saint Paul écrit : « Je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation ». Il pense surtout à l'unité : « un seul Corps et un seul Esprit ». Comment cela est-il possible si certains membres souffrent de la famine et que d'autres membres refusent de leur venir en aide ?

Osons-nous prier pour obtenir les dons de conversion et de compassion dans nos vies, demander au Seigneur de nous rendre semblables à lui, prêts à reconnaître les besoins qui nous entourent ?

Au début de l'Évangile, nous lisons que Jésus "vit qu'une grande foule venait à lui." Avec peu de choses, il a satisfait le besoin de la multitude. Lorsque les chrétiens aident les autres, leur intention est de les diriger vers le Christ. Il en fut aussi pour Marie à la Salette.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Repose-toi dans le Seigneur

(16e dimanche ordinaire : Jérémie 23, 1-6 ; Éphésiens 2, 13-18 ; Marc 6, 30-34)

Il est temps une fois de plus de nous arrêter pour réfléchir sur les lectures d'aujourd'hui dans la perspective salettine.

Jérémie proclame la condamnation des pasteurs : « Vous qui laissez périr et dispersez les brebis de mon pâturage ». Mais n'y a-t-il pas de responsabilité de la part du troupeau ? On ne peut blâmer les vraies brebis d'agir en moutons, mais quand il s'agit des humains, l'image a ses limites. Nous avons une conscience.

Dans son chapitre sur La dignité de la personne humaine, le Catéchisme de l'Église catholique inclut une section sur la conscience. Il commence par une citation de Vatican II : « C’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme. La conscience est le centre le plus intime et le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre ».

Il présente ensuite la doctrine de l'Église sous quatre rubriques, dont l'une s'intitule, La formation de la conscience. Le tout se base sur la foi, telle que le psalmiste l'exprime aujourd'hui dans le Seigneur, son berger.

À l'époque de la Révolution française, la philosophie de la séparation de l'Église et de l'État, aussi logique qu'elle soit, avait conduit à un anticléricalisme sérieux. Depuis lors, il est possible en France de célébrer un « baptême civil » pour un nouveau-né, qui est placé « sous la protection des institutions républicaines et laïques ».

De cette attitude advint la négligence de l'Eucharistie, et de la pratique religieuse en général, dont Marie se plaint à La Salette. Son peuple s'était égaré.

Jérémie présente la promesse de Dieu : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis ». La Belle Dame offre l'espoir à ceux qui retourneront à son Fils.

Aujourd'hui, de nombreux « bergers » se disputent la confiance du troupeau. La liste comprend des scientifiques, des gouvernements, des psychologues, des commentateurs de l'actualité, etc. Certains sont ouvertement hostiles à la religion. Que faire ?

L'Évangile d'aujourd'hui nous offre une piste. Après leur tournée missionnaire, Jésus dit à ses apôtres : « Venez vous-mêmes dans un endroit désert et reposez-vous un peu ». Cela n'a pas eu lieu, mais le principe est solide. Il nous faut parfois nous éloigner de toutes nos distractions, afin de nous reposer avec le Seigneur qui rafraîchit notre esprit, et de bien prier.

P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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