Filtrer les éléments par date : lundi, 30 juillet 2018

Nourriture pour le voyage

(19e dimanche du Temps ordinaire : 1 Rois 12, 4-8 ; Ephésiens 4, 30—5, 2 ; Jean 6, 41-51)

Le Sacrement des malades s’appelait autrefois l’Extrême onction. Aujourd’hui les catholiques comprennent que ce sacrement a en vue la guérison plutôt que la mort. Cependant, il y a des rites particuliers quand la mort est à la porte.

Parmi ces rites on a le Viatique. A l’origine le mot latin signifiait les provisions (argent, nourriture, etc.) pour un voyage. Dans l’Eglise, le mot se réfère à la sainte Communion portée à un mourant. Le Catéchisme de l’Eglise catholique en parle ainsi : « Reçue à ce moment de passage vers le Père, la Communion au Corps et au Sang du Christ a une signification et une importance particulières. Elle est semence de vie éternelle et puissance de résurrection, selon les paroles du Seigneur : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

Quand Elie dans son découragement désirait mourir, Dieu lui a fourni une nourriture pour son voyage, pour le fortifier et l’aider à continuer sa mission prophétique.

Le message de Notre Dame de la Salette s’adresse à ‘son peuple’ qui, entre autres choses, ne faisait pas cas de l’Eucharistie. Non seulement l’Eglise en général avait souffert les persécutions de la Révolution française mais, même avant cela, la culture française était profondément affectée par l’anticléricalisme du Siècle des lumières.

Dans ce contexte, « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! » aurait rencontré peu d’écho. On dirait que seulement « quelque femmes un peu âgées » prenaient cette parole au sérieux.

Et pourtant, il y a dans l’attitude et le message de la Belle Dame quelque chose qui touche même les cœurs endurcis. Le papa de Maximin, d’abord opposé à l’Apparition, vint à comprendre la tendresse de Dieu et, dans la suite, assistait à la messe tous les jours. Sa conversion fut occasionnée par un épisode dans sa vie où figurait du pain ; Marie l’avait rappelé à Maximin.

St Paul écrit : « N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau. » Sans doute la pratique de la foi rencontre toujours des défis, et cela surtout vis-à-vis des cultures sécularisées.

Alors nous avons tous besoin de la nourriture du Christ pour notre voyage. Elle n’est pas que pour les mourants ; elle nous donne la force de continuer sur notre chemin.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Le néant de leur pensée

(18e dimanche du Temps ordinaire : Exode 16, 2-15 ; Ephésiens 4, 17-24 ; Jean 6, 24-35)

St Paul écrit que les Gentils « se laissent guider par le néant de leur pensée. » Ses lecteurs, les chrétiens d’Ephèse, avaient vécu aussi de cette façon, mais ne le devraient plus. Il n’explique pas la parole, mais il l’associe à ceux que sont « corrompus par les convoitises. »

La première lecture mentionne les convoitises. « Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! » Il n’y a pas de faute que ceux qui ont faim désirent manger, mais le mal provient de leur manque de confiance, de leur ingratitude, de leur accusation contre Moïse.

Dieu les avait sauvés, à main forte et à bras étendu, de leurs oppresseurs et pourtant ils manquaient de confiance en lui. Malgré cela, il les sauva de nouveau. Dans le chapitre suivant du livre d’Exode, le peuple retombe dans le néant de leur pensée, se plaignant que Moïse les délivra d’Egypte pour les laisser mourir de soif.

En écoutant le discours de Notre Dame de la Salette on a l’impression qu’elle adresse une situation semblable. Son peuple se trouve dans une espèce de néant de leur pensée, blâmant Dieu pour leurs troubles. Comme st Paul le dit ailleurs (Romains 1, 21) : « malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l’action de grâce que l’on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence. »

Dans l’Evangile Jésus voit bien le néant de la pensée de ceux qui ont vu le miracle des pains. Ce n’est pas leur foi qui les pousse à le chercher, mais parce qu’ils désiraient être nourris de nouveau. Il leur dit de travailler pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. L’œuvre dans ce cas c’est la foi : croire en celui que Dieu a envoyé. Ensuite il se proclame le pain de la vie.

Dans les semaines qui suivent nous aurons occasion de réfléchir plus profondément là-dessus. Pour le moment retenons l’importance de cette ‘œuvre’ de la foi.

A la Salette la Vierge parle beaucoup de la pratique religieuse. Ce n’est pas que cela équivaut à la foi, mais que l’absence de la pratique démontre un certain manque de foi. Sans ce lien vital avec le Seigneur, même la religion peut devenir seulement le néant de la pensée.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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