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La loi de la réconciliation

(15edimanche ordinaire : Deutéronome 30, 10-14 ; Colossiens 1, 15-20 ; Luc 10, 25-37)

Nous avons un choix entre deux Psaumes aujourd’hui. Le Psaume 68 nous invite à tourner vers Dieu durant les temps troublés ; le Psaume 18 chante les louanges de la Loi du Seigneur. Les deux s’adressent au cœur salettin.

La Belle Dame décrit la réponse de son peuple vis-à-vis de la famine : « Quand vous trouviez des pommes de terre gâtées, vous juriez, vous mettiez le nom de mon Fils au milieu. » Dans cette situation, les paroles blasphématoires semblent être venues plus spontanément aux lèvres que la prière.

La Loi était parmi les plus grands dons de Dieu a son peuple choisi, une source de fierté, même. Le psalmiste reconnait cela en plusieurs autres endroits, notamment à la fin du Psaume 147 : « Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël. Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ; nul autre n'a connu ses volontés. » Moïse plaide passionnément : « Écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements et ses décrets. »

Mais Marie a vu que son peuple n’aime pas Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force et de toute son intelligence.

Le remède qu’elle propose se présente d’une façon, disons, multimédia. D’abord, il y a le message. Mais ses larmes disent ce que les paroles ne pourraient exprimer. La lumière contraste avec les ténèbres qu’elle décrit. Et, le plus important de tout, le crucifix qu’elle porte sur sa poitrine nous rappelle, selon les paroles de st Paul que nous lisons aujourd’hui, que Dieu, par Jésus, a voulu « que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix. »

A la fin de la parabole du Bon samaritain, Jésus dit, « Va, et toi aussi, fais de même. » C’est-à-dire : Ne demandez donc pas ‘Qui est mon prochain ?’ mais ‘A qui puis-je servir de prochain ?’

C’est là une invitation de passer au-delà de la Loi. L’esprit de la réconciliation ne se réduit pas à certaines personnes, ou à l’observance de certains préceptes.

Le message de la Salette n’aborde pas directement la question du ‘prochain.’ Mais quand nous considérons la visite de la Sainte Vierge, venue à notre secours pour nous indiquer le chemin, comment manquerions-nous d’entendre son invitation d’aller, et nous aussi, faire de même.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Priez bien

(14edimanche ordinaire : Isaïe 66, 10-14 ; Galates 6, 14-18 ; Luc 10, 1-20)

Ce n’est pas un mal prendre joie des succès et des bienfaits qui nous arrivent. Nous devons cependant apprendre à reconnaître leur source. Comme l’a dit Jésus : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Matthieu 22, 21)

Mais on peut se demander, « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? » (Ps. 115, 12). C’est là qu’intervient la prière.

A la Salette, Marie a demandé aux enfants, « Faites-vous bien votre prière ? » Ils ont admis que non.

Il y a bien des formes de la prière. Le Catéchisme de l’Eglise catholique,commençant au Nº 2626, les décrit : la bénédiction et l’adoration ; la prière de demande ; la prière d’intercession ; la prière d’action de grâces ; la prière de louange. La Belle Dame mentionne le Notre Père et l’Ave Maria, la messe, et le carême. D’autres auteurs spirituels distinguent la prière discursive et contemplative, la Lectio divina, ainsi de suite.

Le fait de ne pas reconnaître qui est Dieu et qui nous sommes empoisonne la vie spirituelle. La prière n’est certes pas la seule réponse au bien que Dieu nous fait, mais elle est fondamentale. Sans la prière, tout que l’on fait au service des autres peut aboutir à un sens déformé d’autosuffisance. 

Oui, st Paul se vante parfois de ce qu’il a accomplis, mais même alors il reconnaît que c’est Dieu qui a rendu cela possible. Son sentiment s’exprime le plus clairement dans sa prière qui vient du cœur : « Que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. »

Les soixante-douze disciples dans l’Evangile d’aujourd’hui sont enchantés des pouvoirs que Jésus leur a donnés, mais il les met sur leur garde : « Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Isaïe a recours à la belle image d’une mère allaitante pour prophétiser un temps d’abondance. A la Salette Marie, notre Mère, parle de « monceaux de blé. » Dans les deux instances, l’évènement futur est précédé d’un temps d’adversité et de deuil, après quoi « le Seigneur fera connaître sa puissance à ses serviteurs. »

Priez bien équivaut ni plus ni moins à la communication régulière et personnelle avec notre Dieu tout-puissant. Impossible en exagérer l’importance !

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

S’engager dans la fidélité

(13edimanche ordinaire : 1 Rois 19, 16-21 ; Galates 5, 1-18 ; Luc 9, 51-62)

Le psalmiste change aujourd’hui, « Je garde le Seigneur devant moi sans relâche. » Cela peut signifier deux choses. D’abord, comme nous lisons dans la suite du même verset, il inspire la confiance. Mais il nous rappelle notre engagement envers le Seigneur.

« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem, » sachant fort bien ce qui l’attendait là. Il s’attend à la même fermeté de la part de ceux qui veulent le suivre ; en particulier, ils doivent abandonner tout, et tous.

En 1846, le slogan révolutionnaire, « Liberté, Egalité, Fraternité, » devenait de plus en plus la devise officielle de la France. Cette attitude se dirigeait entre autres contre la religion en général et, avec férocité, contre l’Eglise.

Ce fut dans ce contexte que la Belle Dame est venue, en pleurs, appeler son peuple de nouveau à l’intégrité de leur héritage chrétien. Elle aurait pu parler des nombreuses façons dont son peuple avait démontré son infidélité. Au contraire elle a choisi ce qu’on pourrait appeler des exemples typiques, indiquant ainsi qu’il y a une manière authentique d’être chrétiens, qui nous impose des demandes légitimes.

Tout en défendant la liberté, st Paul fait comprendre qu’elle ne signifie pas la licence de faire tout ce qu’on veut. Ne voulant pas que les galates (qui « se mordaient et se dévoraient les uns les autres ») se mettent « de nouveau sous le joug de l’esclavage, » c.-à d., du légalisme associé à l’observance fidèle de la Loi de Moïse, il écrit, « Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint. »

Mais cela aussi est une forme de soumission, non à quelque chose au dehors de nous mais en nous. Ainsi s’accomplit la prophétie de Jérémie 31, 33 : « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » Dieu est fidèle, et en retour, nous devons être fidèles aussi.

La fidélité, après tout, est la pierre de touche de toute promesse sérieuse, non seulement dans le mariage ou la vie religieuse, par exemple, mais essentiellement et plus largement quand il s’agit de nos promesses baptismales, de notre engagement en tant que disciples.

Dans sa Litanie, Marie est appelée Vierge très fidèle.A Nazareth, à Bethléhem, en Egypte, à Cana, au Calvaire, à la Salette, à Lourdes et à tant d’autres lieux saints, elle est l’exemple parfait de l’amour fidèle.

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)

Nourriture dans un endroit désert

(Le Saint Sacrement : Genèse 14, 18-20 ; 1 Corinthiens 11, 23-26 ; Luc 19, 11-17)

La Salette est un endroit caché dans le sud des Alpes françaises. Tandis que des millions de pèlerins visitent Lourdes chaque année, seulement environ 250.000 visitent ce Sanctuaire dans la montagne, et cela principalement au printemps ou en été. A part cela, c’est un endroit plutôt désert.

C’était certainement le cas le 19 septembre 1846. Très peu de gens y étaient, entre eux Maximin Giraud et Mélanie Calvat, à paître leurs animaux ou à faucher le foin. De l’endroit ou ils ont mangé leur simple repas de pain et fromage, Maximin et Mélanie ne voyaient personne d’autre.

Puis, soudainement, une Belle Dame était là !

Elle parla, entre autres choses, d’autres lieux déserts, à savoir les églises. Durant la Révolution française, environ cinquante ans auparavant, la France était devenue violemment anticatholique. Les temps avaient changé, mais les effets demeuraient, et la population nominalement catholique retenait une certaine hostilité envers la religion. 

De temps à autre il y a des gens qui quittent l’Eglise à cause d’un conflit, d’un scandale, ou parce qu’ils rejettent l’enseignement de l’Eglise, etc. Ce faisant, ils se déprivent de l’Eucharistie. Nos lectures d’aujourd’hui manifestent clairement l’importance de l’Eucharistie dans la vie chrétienne catholique. Dans la théorie comme dans la pratique, il est difficile d’imaginer l’une sans l’autre. Sans l’Eucharistie, on se trouve réellement dans un endroit désert.

L’un des Psaumes plus longs décrit la scène de personnes errant dans un désert, affamées et assoiffées. Finalement ils crient vers le Seigneur, qui les sauve et les mène vers une ville. Cette partie du Psaume se conclut ainsi :

Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,  
de ses merveilles pour les hommes :
car il étanche leur soif, 
il comble de biens les affamés ! (Ps. 106, 8-9)

En plus des lectures, la liturgie d’aujourd’hui inclut une Séquence, un poème composé il y a 750 ans par st Thomas d’Aquin, lors de l’établissement de cette fête. On y trouve des échos des mêmes sentiments de gratitude, pour la bonté qui nous est montrée dans le don de l’Eucharistie.

Dans la messe, le Christ nous comble en effet de très grands biens. Comment pourrait-on préférer un endroit désert ?

Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.

Publié dans MISSION (FR)
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