Sortir de sa ‘zone de confort’
(26e dimanche ordinaire : Amos 8, 4-7 ; 1 Timothée 2, 1-8 ; Luc 16, 1-13)
L’expression ‘zone de confort’ est devenue commune depuis plusieurs années. On se trouve avec certaines idées, ou un mode de vie considéré comme acquis, que l’on ne veut pas mettre en question.
L’homme riche de la parabole d’aujourd’hui, comme les personnes riches décrites par le prophète Amos, sont si confortables dans leurs richesses et leur luxe, qu’ils ne se soucient point de la misère à leur porte, même à supposer qu’ils s’en rendent compte. Ils sont en sécurité, complaisants.
Mais non seulement les riches peuvent devenir complaisants. N’importe qui peut devenir suffisant en quelque aspect de la vie, prêt à ignorer le reste du monde.
St Paul dit à Timothée de mener le bon combat de la foi et de « garder le commandement du Seigneur, en demeurant sans tache, irréprochable. » Amos et Jésus tous les deux emploient des images qui ont pour but de faire sortir leurs auditeurs de leur complaisance.
Marie à la Salette suit la même tradition. Son peuple se trouvait enfoncé dans une zone de confort, où leur foi plus ou moins générique ne les touchait pas, un rationalisme qui tenait comme acquis que la religion était pour les moins éclairés.
Cette attitude se reflète dans la première réaction de la presse séculière devant l’Apparition, publiée à Lyon le 26 novembre 1846, à peine dix semaines après l’événement : « Nous voilà décidément revenus aux histoires des apparitions et des prophéties. » L’article présente ensuite un récit complètement trivialise de l’Apparition et du message.
Même des croyants devenir complaisants, observant fidèlement les pratiques religieuses mentionnées spécifiquement par la Belle Dame, mais sans comprendre qu’elles doivent nous mener à une conscience plus profonde, à voir le monde autour de nous comme elle le voir, et à y répondre comme elle.
Notre Dame de la Salette parle du minimum quotidien, hebdomadaire et annuel pour une vie catholique, sans lequel notre foi ne peut pas augmenter : la prière, l’Eucharistie, le Carême.
Cependant, elle ne suggère aucunement que nous nous contentions, avec complaisance, du minimum !
Traduction : P. Paul Belhumeur, M.S.