Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
Lettre - Pâques 2024
Sainte Pâques 2024 « Notre Rédempteur est ressuscité des morts : Chantons des hymnes au Seigneur notre Dieu, Alléluia » (Extrait de la liturgie) Chers frères, Avec l’arrivée de la Sainte... Czytaj więcej
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Tout à tous
(Pentecôte : Actes 2, 1-11 ; Galates, 16-25 ; Jean 15, 26-27 et 16, 12-15)
Notre titre est tiré de la première Lettre aux Corinthiens 9, 22, où saint Paul écrit : « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. » Mais, comparé au Saint-Esprit, la prétention de saint Paul est vide.
Après la deuxième lecture, il y a une ‘séquence’, le poème Veni Sancte Spiritus. Ici l'Esprit est décrit comme "dispensateur des dons," signifiant que tous les dons spirituels viennent de lui. En un verset, il est « dans la fièvre, la fraîcheur » ; plus tard, nous le prions, « réchauffe ce qui est froid ». En d'autres termes, l'Esprit vient toujours avec le don qui est nécessaire.
Dans nos lectures, nous voyons cela dans la multiplicité des langues dans les Actes, dans les fameux fruits de l'Esprit de saint Paul, et dans la promesse de Jésus que l'Esprit de vérité nous conduira dans la vérité toute entière. La vérité est immuable, mais son expression doit correspondre au contexte dans lequel elle est dite : langue, culture, etc. Nous avons besoin de l'Esprit pour accomplir cela.
Marie est venue à La Salette pour dire la vérité. Je suis porté à penser à la lumière brillante dans laquelle elle est apparue—que Maximin et Mélanie ont comparée au soleil—comme le feu de l'Esprit, la préparant à ce qu'elle s'apprêtait à faire et à dire.
Sans utiliser les mots de saint Paul, elle parlait, en deux langues, des œuvres de la chair (beaucoup de formes d'égoïsme, d’éloignement de Dieu) et démontrait les fruits de l'esprit dans son attitude et sa parole.
Elle a utilisé les dons dont elle disposait : larmes, beauté, costume, compassion, plaidoirie (n’hésitant pas à se définir comme notre avocate), honnêteté (n'hésitant même pas à inspirer des sentiments de culpabilité).
Tout cela et plus, à tout son peuple, pour dire la vérité qu'ils ont besoin d'entendre : qu'ils sont toujours aimés par le Dieu et Sauveur qu'ils ont oublié. Une autre citation de saint Paul est appropriée ici : « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.” (Romains 5, 8). C'est pourquoi Notre-Dame de La Salette porte le Crucifix sur sa poitrine.
Pouvons-nous être tout à tous ? Comme Marie, pouvons-nous dire la vérité à notre monde ? En quelle langue (paroles et action) ? L'Esprit met des cadeaux à notre disposition. Utilisons-les !

Pourquoi moi ?
(Septième dimanche de Pâques : Actes 1, 15-26 : 1 Jean 4, 11-16 : Jean 17, 11-19)
Pourquoi Dieu choisit-il une personne en particulier pour un but particulier ? La Bible ne dit pas que Ruth, ou Moïse, ou David, ou même Marie était meilleurs que les autres. Ils étaient des instruments choisis par Dieu, préparés par lui pour jouer un rôle privilégié.
Dans la lecture d'aujourd'hui des Actes des Apôtres, nous voyons la même réalité de choix, que le sort tomba sur Matthias pour faire de lui un témoin de la résurrection. Le temps était venu pour remplacer Judas. Les disciples ont réduit le nombre de candidats à deux, et alors Dieu a choisi entre eux.
Maximin et Mélanie étaient les témoins choisis de Notre-Dame de La Salette. Pourquoi eux ? Nous pouvons (et de fait, nous nous le permettons) spéculer, mais la réponse la plus honnête est la plus simple : nous ne savons pas. Les Missionnaires de La Salette et les Sœurs de La Salette, ainsi que les nombreux laïcs dévoués à notre mère en larmes sont ses témoins choisis d'aujourd'hui. Pourquoi nous ? Encore une fois, tout simplement, nous ne le savons pas.
Souvent, on dit : Pourquoi moi ? quand quelque chose de mauvais nous arrive. Mais nous pourrions tout aussi bien poser la même question quand quelque chose de grand et merveilleux nous arrive, et en particulier lorsque nous reconnaissons que Dieu nous appelle pour un but particulier.
Plusieurs gens peuvent expliquer ce qui les attira d'abord à une autre personne, ou à un ordre religieux, ou à une certaine carrière ou un ministère. Mais c'est une autre chose quand on se place au point de vue d'être choisi. Pourquoi cette personne, cette vocation, cette carrière ou ce ministère m'a choisi ? En d'autres termes, quel était, quel est le dessein de Dieu sur ma vie ?
Nous savons ceci, cependant. Ce n'est pas parce que nous sommes meilleur qu’un autre. Le choix de la Belle Dame, comme le choix de Dieu, est un mystère, pas à résoudre, mais à vivre.
Jésus avait choisi ses apôtres, et trois ans plus tard, lors de la Dernière Cène, il priait que son Père les protège, « qu'il les consacre dans la vérité. » Après tout, ils devaient être ses témoins fidèles.
C'est là où réside le défi, de vivre ce que nous sommes appelés à être, en centrant l’attention sur le quoi et le comment et le où, beaucoup plus que sur le pourquoi.
Traduction : Paul Dion

Qui a commencé ?
(Sixième dimanche de Pâques : Actes 10, 25-48 ; 1 Jean 4, 7-10 ; Jean 15, 9-17)
Les personnes en conflit, qu'il s'agisse d'individus ou de nations, d'enfants ou d'adultes, ont tendance à se blâmer les uns les autres pour avoir déclenché la querelle. Même à La Salette, Marie dit littéralement à son peuple : « Si la récolte se gâte, ce n'est qu’à cause de vous autres. »
La même chose peut se produire dans un contexte positif. C'est gracieux de donner le crédit aux autres pour leur part dans notre succès. Nous lisons dans les Actes que les apôtres ne prennent jamais le crédit pour leurs accomplissements. Comme dans la lecture d'aujourd'hui, ils reconnaissent que le Saint-Esprit prend l'initiative, de manière spectaculaire et avec des dons extraordinaires, tel que le don des langues.
Notez, cependant, que les nouveaux disciples font deux choses : ils parlent en langues, mais aussi glorifient Dieu. Laquelle de ces deux choses est plus importante ?
En écrivant aux Corinthiens, saint Paul aborde une controverse au sujet les dons, et conclut en disant : « Le don des langues cessera… Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. » (1 Corinthiens 13, 8)
Ceci nous amène à l’Évangile et à la seconde lecture, tous deux de St Jean, où l'on parle de l'amour dix-huit fois en tout. Nous sommes "aimés" et Dieu est amour. La parole de St Jean, « Aimons-nous les uns les autres, » trouve une expression encore plus forte dans l’Évangile : « Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. ».
Les derniers mots de l'Évangile de la semaine dernière étaient : « Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. » Le verset suivant est la première déclaration de Jésus aujourd’hui : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » Il y a donc un lien entre glorifier Dieu et demeurer dans l'amour du Seigneur.
Mary est apparue à un moment de crise dans la vie de son peuple. Elle les a réprimandés—avec tendresse—et ensuite—toujours avec tendresse—elle les a dirigés vers le chemin de l'espoir et de la paix. Bien aimée à son tour, elle dirige notre amour vers son Fils. Son message est repris dans la nouvelle traduction du Missel, dans l'une des formes d’envoi à la fin de la messe : « Allez en paix en glorifiant le Seigneur par votre vie. »
Cela inclut l'amour. Jean écrit : « Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés. » Il soutient notre amour. Il le fera grandir jusqu’au bout. Parce que c'est lui qui l'a commencé !
Traduction : Paul Dion

Aïe !
(Cinquième dimanche de Pâques : Actes 9, 26-31 ; 1 Jean 3, 18-24 ; Jean 15, 1-8)
Après que Saul rencontra Jésus sur la route de Damas, il est resté aveugle et devait être conduit à la main dans la ville. Le Seigneur envoya un certain Ananias pour prier sur lui et lui rendre la vue. Ananias objecta : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait subir à tes fidèles », mais Jésus répondit : « Je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »
Dans notre première lecture, nous voyons ce que Jésus voulait dire. Saul est d'abord exclu par les chrétiens de Jérusalem ; et une fois accepté parmi eux, l'ancien persécuteur est lui-même persécuté et doit fuir.
Saul, plus tard connu sous le nom de Paul, continuerait à produire d'abondants fruits de grâce. Mais, comme une nouvelle branche sur la vigne du Christ, il a dû être taillé. Aïe ! ça fait mal !
Personne ne peut prétendre jouir de cet aspect de la suite du Christ, mais c'est incontournable. Dans le message de Notre-Dame de La Salette, ses premiers mots après avoir appelé les enfants sont : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre ... » Soumettre ? Aie ! Non, merci.
Mais quand saint Jean nous dit d'aimer en acte et en vérité, ne dit-il pas fondamentalement la même chose ? Il est facile de prononcer des mots affectueux, mais mettre l'amour en pratique nous impose de sérieuses exigences. Nous devons nous aimer les uns les autres comme Jésus nous l'a commandé.
Jésus présente la même pensée d'une manière très différente : « Demeurez en moi, comme moi en vous…. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche… On les jette au feu. » Aie!
Il était clair pour Notre Dame que son peuple n’avait pas demeuré dans son Fils. Comme toute mère qui voit ses enfants ne vivant pas en harmonie, elle a été peinée par la situation et a décidé d’y répondre, afin de soulager leurs souffrances.
Le message de notre Reine céleste contient beaucoup de choses qui peuvent nous causer de la douleur et du remords. Mais il est destiné à être médicinal, il vise la guérison.
Nous sommes dans la saison de Pâques, mais avez-vous remarqué que notre psaume responsorial est le même que celui du dimanche des Rameaux? Aujourd'hui nous avons la conclusion joyeuse de ce psaume, un tel contraste avec le cri du désespoir du début. Un autre Psaume l'exprime de manière plus concise : « Avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie. »
Traduction : Paul Dion

Appartenance
(Quatrième dimanche de Pâques : Actes 4, 8-12 ; 1 Jean 3, 1-2 ; Jean 10, 11-18)
C'est le dimanche du Bon Pasteur. A chacune des trois années du cycle liturgique, le quatrième dimanche de Pâques, l’Eglise nous présente une autre partie de Jean 10, où Jésus lui-même s’appelle berger.
« Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent », dit Jésus. C'est la base de la confiance pour ceux qui le suivent. Ils savent qu'ils sont les siens ; il ne les abandonnera jamais. Le berger et son troupeau appartiennent l'un à l'autre. Combien de fois Dieu promet : « Je serai ton Dieu, tu seras mon peuple ».
Dans sa première lettre, saint Jean utilise une image différente : « Nous sommes enfants de Dieu ». C’est là aussi une invitation à la confiance.
« Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur. » Notre-Dame de La Salette accueille Maximin et Mélanie comme ses enfants et, à travers eux, nous tous, qu'elle appelle ‘mon peuple’. Elle nous appartient, nous lui appartenons. Après avoir été terrifié au début, les enfants sont venus à elle avec une parfaite confiance. Même si une grande partie de ce qu'elle disait était désagréable à entendre, elle n'inspirait pas la peur.
Saint Pierre dans son discours exhorte puissamment son public à mettre leur confiance en Jésus. « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »
Dans le rite du baptême des enfants, le prêtre s'adresse à l'enfant avec ces mots : « La communauté chrétienne t’accueille avec joie. En son nom, je te marque de la croix, le signe du Christ, notre Sauveur. » Dès lors, l'enfant et le Sauveur s’appartiennent l'un à l'autre, ainsi que l'enfant et la communauté chrétienne. Cela signifie que chacun peut attendre quelque chose de la part de l'autre.
Dans les évangiles, Jésus nous dit que les gens de foi devraient s'attendre à ce que Dieu entende leurs prières. Dans la lettre aux Hébreux 4 :16, nous lisons : « Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Ce verset, d'ailleurs, servait autrefois d'introït à la messe en l'honneur de Notre Dame de La Salette.)
Mais Dieu a le droit d’attendre, de notre part, l'obéissance et le respect. Ce n'est pas lourd. Cela fait partie de la confiance que nous plaçons dans le Bon Pasteur.
Nous appartenons au troupeau du Christ, à la famille des enfants de Dieu, au peuple de Marie. Pourquoi aurions-nous peur ?
Traduction : Paul Dion

Appartenance
(Quatrième dimanche de Pâques : Actes 4, 8-12 ; 1 Jean 3, 1-2 ; Jean 10, 11-18)
C'est le dimanche du Bon Pasteur. A chacune des trois années du cycle liturgique, le quatrième dimanche de Pâques, l’Eglise nous présente une autre partie de Jean 10, où Jésus lui-même s’appelle berger.
« Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent », dit Jésus. C'est la base de la confiance pour ceux qui le suivent. Ils savent qu'ils sont les siens ; il ne les abandonnera jamais. Le berger et son troupeau appartiennent l'un à l'autre. Combien de fois Dieu promet : « Je serai ton Dieu, tu seras mon peuple ».
Dans sa première lettre, saint Jean utilise une image différente : « Nous sommes enfants de Dieu ». C’est là aussi une invitation à la confiance.
« Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur. » Notre-Dame de La Salette accueille Maximin et Mélanie comme ses enfants et, à travers eux, nous tous, qu'elle appelle ‘mon peuple’. Elle nous appartient, nous lui appartenons. Après avoir été terrifié au début, les enfants sont venus à elle avec une parfaite confiance. Même si une grande partie de ce qu'elle disait était désagréable à entendre, elle n'inspirait pas la peur.
Saint Pierre dans son discours exhorte puissamment son public à mettre leur confiance en Jésus. « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »
Dans le rite du baptême des enfants, le prêtre s'adresse à l'enfant avec ces mots : « La communauté chrétienne t’accueille avec joie. En son nom, je te marque de la croix, le signe du Christ, notre Sauveur. » Dès lors, l'enfant et le Sauveur s’appartiennent l'un à l'autre, ainsi que l'enfant et la communauté chrétienne. Cela signifie que chacun peut attendre quelque chose de la part de l'autre.
Dans les évangiles, Jésus nous dit que les gens de foi devraient s'attendre à ce que Dieu entende leurs prières. Dans la lettre aux Hébreux 4 :16, nous lisons : « Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours » (Ce verset, d'ailleurs, servait autrefois d'introït à la messe en l'honneur de Notre Dame de La Salette.)
Mais Dieu a le droit d’attendre, de notre part, l'obéissance et le respect. Ce n'est pas lourd. Cela fait partie de la confiance que nous plaçons dans le Bon Pasteur.
Nous appartenons au troupeau du Christ, à la famille des enfants de Dieu, au peuple de Marie. Pourquoi aurions-nous peur ?
Traduction : Paul Dion

Réalités de la vie
(Troisième dimanche de Pâques : Actes 3, 13 – 19 ; 1 Jean 2, 1-5 ; Luc 24, 35-48)
Saint Pierre adopte une approche conciliante en s'adressant à ceux qui ont crucifié Jésus : « Vous avez agi dans l’ignorance. » Et il leur offre la perspective de voir leurs péchés effacés.
Saint Jean écrit quelque chose de semblable à sa communauté chrétienne. Il sait fort bien qu'ils commettront le péché, et il les assure qu'ils ont un défenseur, Jésus, qui non seulement plaidera leur cause mais, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés.
Evidemment, ni Pierre ni Jean ne suggèrent que le péché soit permis. Ce serait comme dire qu'il est bon de boire du poison tant que vous avez l'antidote.
Poursuivant l'analogie de la santé, c'est une réalité de la vie que les gens mangent des choses qui leur sont nuisibles ou négligent des choses qui leur sont saines. Les diabétiques peuvent trouver difficile de résister aux bonbons ; les personnes en surpoids peuvent ne pas vouloir faire de l'exercice. De même, un ‘péché tenace’ peut avoir un pouvoir énorme sur nous.
Pierre et Jean étaient réalistes. Ils comprenaient la nature humaine et reconnaissaient que le péché est une réalité de la vie. Ils se rendaient également compte que le péché ne devrait pas conduire au désespoir. Pierre le savait par son expérience personnelle. Il avait renié Jésus. Ensuite, il le proclamait à qui voulait l'entendre.
L'ignorance et le doute sont aussi une réalité de la vie. Dans l'Évangile de Luc, Jésus a du mal à convaincre les disciples que c'est vraiment lui, là, devant eux, et finalement il le prouve en mangeant du poisson cuit au four. En même temps, il met en relief le don du repentir pour le pardon des péchés.
A La Salette, Marie est douloureusement consciente de la réalité du péché. Sa liste d'infractions n'est pas exhaustive, mais suffisamment énumérée pour indiquer la nature des péchés qui la préoccupent le plus profondément. Ici aussi, il n'y a pas besoin de désespoir. "S'ils se convertissent", c'est là le tournant dans son discours.
Dans tout ce qui précède, la promesse est basée sur la Passion et la Résurrection du Christ. C'est pourquoi Jésus attire l'attention vers ses mains et ses pieds, plutôt que sur son visage, pour vérifier son identité. C'est pourquoi la Belle Dame porte un grand crucifix. Celui qui a vaincu la mort peut sûrement vaincre le péché.
Oui, le péché est une réalité de la vie. Mais grâce à Pierre et Jean et à Luc, et à Notre-Dame de La Salette, nous nous souvenons d'un autre fait de la vie, que nous appelons l'espoir.
Traduction : Paul Dion

Témoins
(Pâques : Actes 10, 34-43 ; Colossiens 3, 1-4 ; Jean 20, 1-9. Autres options possibles.)
Dans la première lecture, Pierre déclare que lui et ses compagnons ont été témoins de trois réalités distinctes : 1) du ministère public de Jésus ; 2) du Christ ressuscité ; et 3) du fait que Jésus a été nommé juge des vivants et des morts.
Paul, dans la deuxième lecture, témoigne de la résurrection de Jésus et, d'une manière particulière, du sens qu'elle apporte à notre vie chrétienne.
Dans le récit tiré de l'évangile de Jean que nous lisons aujourd'hui, Marie Madeleine, Pierre et le disciple que Jésus aimait furent témoins aussi. Témoin de quoi exactement ? De rien, de l'absence, du vide—ou, plus exactement, du mystère.
Le mystère de la résurrection de Jésus est si fondamental qu'il n'est pas facile d'exprimer, en paroles, ce qu’il signifie pour nous. En 1972, Pâques est tombée le 2 avril. Ce jour-là, la vérité de Pâques m'a frappé d'une manière que je ne peux pas décrire adéquatement. Je peux dire, cependant, que c'était l'expérience spirituelle la plus marquante de ma vie.
Le disciple bien-aimé, Jean, entra dans le tombeau ; il vit, et il crut. Dans ce vide, il a connu la foi la plus profonde possible. À partir de ce moment, son but était d'aider les autres à expérimenter la même chose. Vers la fin de son Évangile, il écrit : "Ces [signes] ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant vous ayez la vie en son nom."
"La vie en son nom" – La Vierge de la Salette n'utilise pas ces mots, mais c'est le sens de son message. Comme Moïse dans le Deutéronome (chapitre 30), elle place devant nous la vie et la mort, et nous supplie de choisir la vie. Ceux qui le font deviennent des témoins du mystère transformant de ce que saint Paul appelle une vie « cachée avec le Christ en Dieu ».
Ne pas savoir, ne pas comprendre, ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Mélanie et Maximin ne savaient pas qui leur parlait, ni ne comprenaient pas tout ce qu'ils entendaient ; mais à l'invitation de la Belle Dame, ils entrèrent dans ce mystère, dans ce que le classique spirituel du 14ème siècle appelle le Nuage de l'Inconnaissance.
En disant aux autres, comme Pierre, ce qu'ils avaient vu et entendu, les enfants étaient témoins de ce qu'ils ne savaient pas. Ils ont attiré les autres dans le mystère de l'amour de Marie, révélant les profondeurs insondables de la miséricorde de Dieu, dont nous pouvons nous aussi être les témoins.
Traduction : Paul Dion

Foi imparfaite
(Deuxième dimanche de Pâques : Actes 4, 32-35 ; 1 Jean 5, 1-6 ; Jean 20, 19-31)
La conclusion du chapitre 4 des Actes des Apôtres dresse un portrait des premiers chrétiens comme étant une société parfaite. Le chapitre 5, cependant, commence par l'histoire d'un couple qui tente de perpétrer une fraude sur la communauté, et le chapitre 6 décrit les querelles sur la distribution des dons apportés aux apôtres.
Et dans l'Évangile, nous trouvons Thomas qui refuse de faire confiance aux autres apôtres.
Ce n'est pas si surprenant. Même aujourd'hui, il existe de fortes différences d'opinions, et parfois des conflits, parmi les chrétiens. Ceux-ci ont conduit à des divisions tragiques.
Nous sommes divisés entre nous parce que nous sommes divisés en nous-mêmes. En d'autres termes, nous sommes tous—et chacun de nous—toujours dans le besoin de la conversion et de la réconciliation. Aucun d'entre nous ne pourra jamais dire : "Maintenant, je suis parfait." Mais l'aide est toujours accessible.
La communauté chrétienne des Actes a reçu la grâce dont elle avait besoin pour surmonter les situations dangereuses pour son unité. Thomas a reçu de Jésus lui-même l'aide dont il avait besoin dans son moment de crise.
Les premières grandes divisions de l'Église commencèrent au IVe siècle, sur des questions de doctrine. Jésus était-il vraiment Dieu ? Que pense l'Église du Saint-Esprit ? Le credo de Nicée remonte à ces temps.
Avançons jusqu’à 1846. La grâce de La Salette fu donnée à l'Église en réponse à un nouveau danger, plus grave même que les différences doctrinales. Les gens avaient cessé de se soucier de telles choses. Ils étaient devenus indifférents à la doctrine, aux commandements et à la pratique de leur foi. Soit qu'ils avaient carrément rejeté ces choses, soit qu'ils s'étaient simplement éloignés d'elles.
La Vierge s’inquiétait, à juste titre, des répercussions de tout cela sur son peuple. Ils ne pouvaient pas se payer le luxe de rompre leur relation avec son Fils, leur Sauveur.
À la messe, avant le rite du signe de la paix, nous prions : « Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église ». Nos péchés et la foi de ton Église se réfèrent au même groupe de personnes. Nous sommes pécheurs, nous sommes Eglise. Ces deux réalités ne s’excluent pas mutuellement.
Imparfaite et faible que notre foi puisse être, elle est réelle et peut grandir si nous le lui permettons. C'est l'espoir de la Belle Dame—et la nôtre—quand elle nous appelle à la réconciliation.
Traduction : Paul Dion

Paradoxal
(Dimanche des rameaux : Marc 11, 1-10 ; Isaïe 50, 4-7 ; Philippiens 2, 6-11 ; Marc 14, 1—15, 47)
Les lectures du Dimanche des rameaux créent des combinaisons inattendues. Dans le premier passage évangélique, Jésus est reconnu par la foule comme celui qui vient au nom du Seigneur, devant lequel ils crient ‘Hosanna’. Plus tard, la foule réclame sa crucifixion. Au Calvaire, le centurion romain qui surveille la crucifixion de Jésus est porté à croire que Jésus est le Fils de Dieu.
Le Psaume, qui commence par un cri de désespoir célèbre, se termine sur une note d'exultation. Le serviteur de Dieu décrit par Isaïe, outragé, mais croit fermement qu'il ne sera pas confondu. Et saint Paul dépeint Jésus comme anéanti et abaissé, obéissant jusqu'à la mort, mais aussi exalté, doté du Nom qui est au-dessus de tout nom—Seigneur.
Il ne devrait pas nous surprendre de trouver des associations similaires à La Salette. Marie apparaît enveloppée dans la lumière céleste, mais elle pleure. Elle parle des conséquences désastreuses de la foi perdue, et pourtant le fait avec une infinie douceur. Elle donne une mission importante à deux enfants qui peuvent à peine donner un sens à ce qu'elle leur a dit.
Quand nous regardons l'Église, nous trouvons la même chose. Le brillant auteur anglais G.K. Chesterton (1874-1936) a souligné plusieurs paradoxes que l'on trouve dans l’Église : diversement critiquée comme ‘l’ennemie des femmes et leur refuge imbécile’, puis, ‘pessimiste solennelle et optimiste niaise’, qui a produit ‘des farouches croisés et ses saints pacifiques’. La liste est longue. Il résume ses pensées avec le paradoxe central de la théologie chrétienne : « Le Christ n'était pas un être séparé de Dieu et de l'homme, comme un elfe, ni un être moitié homme, moitié autre chose, comme un centaure ; mais les deux choses à la fois, et les deux choses, entières : vrai homme et vrai Dieu. »
Cette union de ‘vrai homme et vrai Dieu’ est en effet au centre même de notre foi. Difficile à comprendre, nous le proclamons pourtant dans notre credo.
Ce ne sont pas simplement des rêveries théologiques. Ils en disent beaucoup sur nous aussi. En tant que chrétiens, nous sommes un paradoxe ; nous sommes conscients des contradictions en nous-mêmes, pécheurs et saints que nous sommes, individuellement et en tant qu'Église. L'appel à la conversion lancé à La Salette doit être pris au sérieux, mais nous ne pourrons jamais dire : Maintenant je suis saint. Et pourtant, nous ne désespérons pas d'atteindre ce but sous l'œil vigilant de la Belle Dame.
Traduction : Paul Dion

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